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Ann-Renée Desbiens à la croisée des chemins

Par Pierre Rochette  •  14 Mar 2018 à 00:08  •   •   2220 VISIONNEMENTS

Ann-Renée Desbiens, gardienne de buts pour Équipe Canada (dames), a finalement réalisé son rêve de jeunesse à 23 ans.

Elle avait toujours exprimé dans le passé le souhait de participer un jour aux Jeux olympiques, un rêve qu’elle a caressé durant son long parcours au hockey mineur, au hockey junior et au hockey universitaire aux États-Unis.

Elle ne visait rien de moins que la consécration mondiale. C’est aujourd’hui chose faite avec une médaille d’argent conquise aux Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang 2018, en Corée du Sud.

Team Canada s’était alors inclinée par la marque de 3 à 2 en tirs de barrage dans la finale pour l’obtention de la médaille d’or contre leurs éternelles rivales américaines.

Ann-Renée est la fille de Claire et Raynald Desbiens, originaires de Clermont et aujourd’hui domiciliés à La Malbaie.

Elle est issue d’une grande famille de cinq enfants. Ses frères Martin, Dominic, Vincent et sa sœur Sabrina ont tous joué au hockey.

Elle a fait ses classes au hockey mineur chez les novices, les atomes et atomes BB à Québec, chez les Rorquals pee-wee CC de Charlevoix, pour le bantam CC et AA chez les Seigneurs de Beaubourg, pour le midget espoir du Séminaire Saint-François et pour le midget AA encore pour Beaubourg avant d’être repêchée par les Loups de La Tuque au niveau junior AAA.

cliquez sur les photos pour les agrandir…

Fait important à signaler, la jeune athlète a toujours évolué dans des équipes masculines, apprenant à la dure la rivalité sur la patinoire :

« Mes adversaires étaient plus gros que les filles, dotés de lancers plus puissants, de passes plus rapides et d’une plus grande vitesse d’exécution sur la glace, témoigne-t-elle. J’ai commencé tôt chez les novices et je me suis adapté rapidement à cette réalité ».

Ann-Renée a joint pour la première fois une équipe féminine dans le cadre du championnat national au sein d’Équipe Québec pour les moins de 18 ans, puis dans le cadre des championnats mondiaux en Suède pour les moins de 18 ans avec Team Canada. Ensuite de retour avec Équipe Québec à Chicoutimi en marge des championnats canadiens.

Sa carrière dans les buts a pris une seconde tournure lorsqu’elle s’est exilée aux États-Unis pour aller étudier à l’Université du Wisconsin avec l’espoir de décrocher un baccalauréat en comptabilité.

Elle endossa alors le chandail des Badgers de son université dans la division 1 au sein de la National Collegiate Athletic Association (NCAA), le circuit féminin de hockey universitaire le plus fort aux États-Unis.

Ann-Renée entourée de Claude Sirois et Dina Gagnon, deux fervents admirateurs de la jeune gardienne de buts…

Livre des records de la NCAA

En 4 ans, Ann-Renée Desbiens, la petite fille de Charlevoix, a écrit le livre des records de cette prestigieuse association.

Elle a fracassé sept records en 122 matches en carrière universitaire :

-celui pour le plus grand nombre de jeux blancs en carrière avec 55 blanchissages.

-celui pour le plus grand nombre de minutes sans allouer de buts avec 543, 53 minutes, soit l’équivalent de neuf parties et des poussières.

-celui pour le plus grand nombre de jeux blancs dans une saison avec 23 blanchissages.

-ceux pour le meilleur pourcentage d’arrêts effectués dans une saison avec .963 et 0,71 but alloué dans une saison.

-celui pour le meilleur pourcentage d’arrêts effectués en carrière avec 0.955.

-celui pour la meilleure moyenne de buts alloués en carrière avec 0.89.

Devant ses performances époustouflantes, la direction de la NCAA lui a décerné en 2017 le prestigieux prix Patty Kazmaeir, remis à la joueuse universitaire la plus utile à son équipe au sein de la ligue américaine, en division 1.

Face à un mur

En revanche, Ann-Renée est aujourd’hui rendue à la croisée des chemins.

Primo, la jeune femme planifie l’automne prochain de réussir une maîtrise en comptabilité au Wisconsin après avoir réalisé un stage à Chicago pour la célèbre firme Deloitte.

Sa carrière chez les Badgers est terminée après quatre saisons.

Elle fait maintenant face à un mur financier pour poursuivre sa carrière sur les patinoires américaines ou canadiennes, histoire de défrayer les coûts de l’hébergement, de la nourriture, du transport et de l’équipement de hockey en général :

« Le gouvernement canadien nous aide un peu mais pas assez suffisamment pour payer toutes nos dépenses de la vie courante si nous souhaitons continuer à jouer au hockey pour conserver le même niveau d’excellence », signale-t-elle.

« Si Team Canada nous invite à un prochain camp d’entraînement, c’est l’équipe qui défraie les coûts à ce moment-là. Sinon, nous sommes livrées à nous-autres mêmes », enchaîne-t-elle dans la même veine.

Ann-Renée a donc besoin d’un soutien financier des gens et des entreprises de Charlevoix, dans le cadre de dons privés ou de levées de fonds populaires, un appui évalué de 25 000 $ à 30 000$.

Ah ! si j’étais un homme !!!

« Si j’étais un homme avec tous mes records établis au fil du temps et une médaille olympique au cou, soupire-t-elle pour conclure, je n’aurais plus de problèmes financiers, je serais riche et ma retraite serait déjà assurée ».

Est-ce que ça ressemble à cela l’expression Deux poids deux mesures ?

Dans un autre ordre d’idée, Ann-Renée n’est pas passée inaperçue au Manoir Richelieu à l’occasion de la prise de photos accompagnant ce reportage.

Autant les clients de l’hôtel que le personnel voulaient s’approcher d’elle pour obtenir un selfie ou une photo souvenir.

Ann-Renée Desbiens est réellement devenue la STAR sportive par excellente au hockey féminin.

L’aréna Ann-Renée de Clermont !!!!

SUGGESTION: les spectateurs et les joueurs de hockey seraient possiblement fiers de se rendre à l’aréna Ann-Renée de Clermont, à l’image de l’aréna Luc et Marie-Claude de Baie-Saint-Paul, rendant ainsi hommage à Marie-Claude Savard-Gagnon et Luc Bradet qui ont participé aux Jeux olympiques d’hiver de Nagano au Japon en patinage artistique, en 1998.

La planchiste Dominique Maltais de Petite-Rivière-Saint-François a été la première dans les annales sportives de la région à mériter deux médailles olympiques : une médaille de bronze à Turin en Italie et une médaille d’argent à Sotchi en Russie.

Ann-Renée a récemment marché dans ses traces avec sa médaille d’argent en Corée du Sud….

Le chasseur Steven Tremblay heureux d’obtenir une photo souvenir avec l’athlète olympique…

Le chasseur Steven Tremblay, Karim Ikrimah, directeur des opérations au Manoir Richelieu, Ann-Renée Desbiens, médaillée d’argent au Jeux olympique de PyeongChang 2018….

 

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