L’avenir de l’hôpital de La Malbaie semble actuellement un peu incertain et cela fait l’objet de revendications de la part de la population de Charlevoix-Est et même de la Haute-Côte-Nord.

Par Serge Gauthier, Ph.D.

Président de la Société d’histoire de Charlevoix

Dans ce contexte, il est intéressant de découvrir l’histoire de cette institution de santé.

Notons d’abord que l’hôpital de La Malbaie a été logé entre 1918 et 1922 dans une maison située sur la rue John-Nairne. Ce bâtiment existe toujours et dans le hall d’entrée de l’hôpital de La Malbaie, il est même possible de découvrir un tableau qui représente cet édifice.

Notons qu’au début du 20e siècle, la seule institution de santé existant à La Malbaie est le Murray Bay Convalescent Home situé dans le secteur de Pointe-au-Pic et il dessert une clientèle ne provenant pas de la région.

Les estivants, soucieux de bonnes œuvres, ont ainsi ouvert un lieu où des personnes malades –le plus souvent des anglophones- peuvent résider afin de recouvrer la santé.

En ce temps-là, l’on prête des vertus thérapeutiques à l’air pur de Charlevoix et les malades vont même se baigner sur la « plage des convalescents » située non loin de l’église protestante de Pointe-au-Pic dans les eaux froides du Saint-Laurent.

Il peut paraître étonnant que la population de La Malbaie et de Charlevoix-Est ne soit desservie par aucun hôpital avant 1918, mais heureusement le curé de La Malbaie du temps, l’abbé Pierre- Marcellin Hudon entend bien remédier à cette situation.

Dès 1917, il demande l’aide de « dames patronnesses » de la paroisse afin de confectionner de la lingerie pour le futur hôpital.

L’abbé Hudon fait même l’acquisition, à ses frais, de la maison de la rue John-Nairne (alors rue Nairn) qui va loger le premier hôpital de La Malbaie. Il offre ce bâtiment au Conseil d’administration de l’hôpital qui place cette institution sous le nom de Saint-Joseph. On parle alors de l’Hôpital Saint-Joseph de la Malbaie un vocable qui demeurera jusqu’à nos jours.

Il faut noter que ce sont des infirmières laïques qui soignent les patients de l’hôpital de La Malbaie à ce moment. Évidemment, le financement de l’hôpital se fait alors avec des dons entièrement privés et avec du bénévolat. Il fonctionne ainsi jusqu’en 1922.

À cette époque, il était presque obligatoire que les institutions de santé soient sous la direction de communautés religieuses, ce qui n’était pas le cas du premier Hôpital Saint-Joseph de La Malbaie.

On tente bien de demander l’appui des Sœurs de la Charité de Québec, mais la démarche n’aboutit pas. Dans ce contexte, l’Évêque de Chicoutimi (à ce moment les paroisses catholiques de Charlevoix relèvent de ce Diocèse), Monseigneur Michel-Thomas Labrecque demande la fermeture de l’Hôpital  Saint-Joseph de La Malbaie qui cesse ses activités en avril 1922.

Il est dommage que cette expérience d’implication des gens de la région dans la gestion de leur hôpital s’interrompe ainsi brusquement.

À cause de cela, La Malbaie n’aura plus d’hôpital entre 1922 et 1942, soit pendant vingt ans.

Nous relaterons cette seconde partie de l’histoire  de l’Hôpital Saint-Joseph de La Malbaie la semaine prochaine.

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