Le Restaurant Chez Veilleux sur la rue de l’Église à La Malbaie est connu depuis de nombreuses années.
Par Serge Gauthier, Ph.D.
Président de la Société d’histoire de Charlevoix
En fait, dès le début des années 1930, Joseph Carré possède un salon de barbier à La Malbaie sur la rue Saint-Étienne (dans l’édifice qui abritera plus tard l’étude du notaire Roger Néron). Sa femme, Rose-Anna Harvey, tient alors un petit comptoir-lunch sur place.
Joseph Carré tombe malade et meurt subitement le 29 octobre 1937. Sa femme se retrouve alors seule pour gérer le commerce et elle ne trouve pas facilement un barbier afin de remplacer son mari.
Heureusement, grâce à l’intervention d’Alexandre Tremblay alors barbier à Pointe-au-Pic, elle rencontre Elzéar Veilleux originaire de Lévis qui occupe le poste de barbier et devient bientôt l’époux de Rose-Anna Harvey le 6 février 1939.
Suite à la construction d’un nouvel édifice au 60 de la rue de l’église à La Malbaie par Georges Cauchon, Elzéar Veilleux loue le sous-sol de ce bâtiment et y installe son salon de barbier à compter de novembre 1951.
C’est le même endroit où se trouve aujourd’hui le Restaurant-Bar Chez Veilleux.
Bientôt, Elzéar Veilleux achète des tables à billard et il organise des tournois. Le commerce devient alors un lieu de rassemblement pour la population des environs.
Elzéar Veilleux met alors en marché une « sauce miracle » pour donner du goût aux hamburgers. Les « Hamburgers Veilleux » deviennent bientôt très populaires dans toute la région de Charlevoix et même au-delà.
Au décès d’Elzéar Veilleux le 24 mars 1963, c’est Georges Cauchon qui reprend le commerce.
Il y a à cette époque, durant les années 1960, plus de six tables de billard. On note alors parmi les employés du restaurant Marcellin Maltais qui a travaillé Chez Veilleux durant 40 ans.
À ce moment, c’est Paul Perron et, plus tard, son fils Raymond qui tiennent le salon de barbier. Engagé en 1963, Marc Girard se dévoue grandement pour organiser des activités Chez Veilleux et notamment pour aider certains jeunes en difficulté.
Le cordonnier Jean-Paul Bouchard….
À compter de 1982, le cordonnier Jean-Paul Bouchard loue un local Chez Veilleux. Le lieu très animé reçoit de nombreux visiteurs venus souvent simplement pour discuter et pour s’amuser.
Le 8 octobre 1976, Serge Fortin achète le bâtiment de Georges Cauchon « ainsi que tout l’équipement de restaurant et de salle de pool qu’on retrouve dans le restaurant exploité sous le nom de Restaurant Veilleux Enr. »
En mars 1993, des investissements importants permettent de doubler la surface de l’établissement et de rajeunir la décoration intérieure.
Le Restaurant-Bar Chez Veilleux est ensuite dirigé par les deux enfants de Serge Fortin, Marc et Véronique et par son épouse Claudine Tremblay.
Le commerce est donc présent au même endroit depuis 1951, soit près de soixante-dix ans bientôt. Aujourd’hui il n’y a plus de barbier ni de cordonnier, mais le restaurant –qui sert toujours le fameux Hamburger Veilleux- et la salle de billard demeurent toujours très populaires auprès d’une nombreuse clientèle.
À noter : ce texte est un résumé d’un article de la regrettée Laurence Harvey rédigé pour la Revue d’histoire de Charlevoix numéro 53-54 (Octobre 2006).
Le barbier Raymond Perron…
