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Bâtiments historiques (7): la forge Riverin, tradition et respect

Par Pierre Rochette  •  10 Fév 2018 à 04:08  •   •   647 VISIONNEMENTS

Quelques semaines avant la grande restauration….

Lors d’une consultation en vue d’établir une politique culturelle à La Malbaie, un expert en patrimoine a identifié la forge Riverin comme étant le bâtiment identitaire de cette ville.

Par Serge Gauthier

Président de la Société d’histoire de Charlevoix

Heureusement, depuis l’été 2017, la forge Riverin a retrouvé sa place au cœur du centre-ville de La Malbaie et son histoire est tout simplement fascinante.

Alors que William Riverin (père) fait construire une forge au cœur du village de La Malbaie en 1840, le centre-ville de cette localité en est encore à ses débuts.

Le métier de forgeron s’avère à ce moment  très important, notamment pour la construction ou la réparation de roues de calèche et la clientèle ne manque pas à la forge Riverin.

En hiver, les clients viennent y faire réparer leurs carrioles. Le forgeron répare aussi divers objets de fer d’usage courant.

Comme celle du centre-ville de La Malbaie, l’histoire de la forge Riverin est marquée par la présence de villégiateurs dès le 19e siècle. Ces derniers sont des clients fidèles de la forge durant plus de cent ans.

En 1874, William Riverin (fils) ajoute un étage au bâtiment initial de la forge, puis l’année suivante une autre section complète ce remarquable édifice possédant un toit mansardé.

Le forgeron avait besoin d’espace pour loger ses treize enfants et la forge devient un bâtiment habité.

Avec les années 1960, la présence de l’automobile fait disparaître la clientèle traditionnelle des forgerons car l’usage des calèches ou encore des carrioles a considérablement diminué et même a disparu.

À cette époque, c’est le forgeron Gustave Riverin qui occupe les lieux et il se désole de voir son fils Louis s’occuper à fabriquer des oiseaux sculptés sur fer soudés à l’étain. Pourtant, Louis Riverin connaît beaucoup de succès avec cette production. La grande réputation de ses œuvres sculptées lui permet même de poursuivre son travail de forgeron jusqu’en 2004 qui fut l’année de sa mort.

L’appui de la famille Desmarais et de nombreux villégiateurs lui a apporté une grande renommée et ses œuvres se sont vendues partout  dans le monde.

En tout quatre forgerons Riverin se sont succédés à la forge Riverin durant 164 ans! Le bâtiment a ensuite été délaissé jusqu’à ce que la Société d’histoire de Charlevoix le relance en 2017 à titre de centre d’interprétation.

Tradition et respect sont les deux mots qui illustrent le mieux la valeur de la forge Riverin de La Malbaie.

Tout d’abord parce que le lieu fait partie de la tradition et de l’histoire de La Malbaie et aussi parce qu’il faut le respecter à cause de cela et surtout ne pas l’abandonner ou le laisser dépérir.

La tâche relevée par la Société d’histoire de Charlevoix en sauvant la forge Riverin s’avère donc essentielle et elle se poursuit pour que cet édifice identitaire de La Malbaie ne disparaisse jamais.

La forge Riverin sera de nouveau ouverte au public à compter du 1e mai 2018 avec une nouvelle exposition sur l’Histoire autochtone de Charlevoix.

Pour en savoir plus sur l’histoire de la forge : Revue d’histoire de Charlevoix numéro 81 du mois d’août 2015 disponible sur www.shistoiredecharlevoix.com (onglet revue). L’article comprend aussi des photos de Pierre Rochette.

Lire aussi : Christian Harvey « La forge Riverin. Un atelier qui forge l’avenir » dans la revue Continuité numéro 155 édition de l’hiver 2018 pages 11-13.

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