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Bâtiments historiques (8): la renardière

Par Pierre Rochette  •  17 Fév 2018 à 06:08  •   •   2840 VISIONNEMENTS

La tour à renards est visible de la route 138, tout près de Saint-Hilarion. Il faut noter toutefois qu’elle se situe sur le territoire de la municipalité de Saint-Urbain. Elle demeure encore debout, comme indéracinable et plein de souvenirs y sont rattachés.

Par Serge Gauthier

Président de la Société d’histoire de Charlevoix

C’était au temps où plusieurs cultivateurs et homme d’affaires de Charlevoix se sont intéressés avec succès à l’élevage du renard en vue de vendre la fourrure.

À l’époque, au début du 20e siècle,  posséder un manteau de renard était très à la mode. La peau de renard était souvent portée par les dames élégantes autour du cou comme un col où se retrouvait même la tête du renard. Autre temps, autres modes…

Cette tour à renards a été la propriété d’Achille Tremblay qui a commencé à élever des renards dès 1912.

Il est probable que la tour à renards a plus de cent ans. Achille Tremblay a été le seul éleveur de Charlevoix, suite à une « sélection suivie », à élever des renards dont la couleur de la fourrure était platine.

Certaines peaux ont pu se vendre de 200$ à 300$ à une certaine époque. Cependant, la crise économique de 1930 a fait chuter la valeur des peaux.

Néanmoins, plusieurs éleveurs de Charlevoix se sont faits beaucoup d’argent avec l’élevage du renard.

Ce n’était pas facile d’élever des renards. D’abord, il fallait les nourrir et c’était assez coûteux. Puis, il fallait favoriser le croisement du mâle avec la femelle ce qui s’avérait plutôt difficile car après tout le renard demeure une bête sauvage et le danger de se faire mordre est grand.

 

D’où l’utilité de la tour qui, grâce à son élévation, permettait d’observer  les renards sans aucun danger. Le croisement se faisait en janvier, au moment où les femelles étaient « en chaleur ».

L’opération n’était pas simple et il fallait amener les femelles aux mâles que l’on guettait du haut de la tour pour voir si l’accouplement se faisait. Parfois, cela ne fonctionnait pas car le mâle n’était pas prêt et il fallait reprendre le tout le lendemain.

Cette industrie de l’élevage des renards a été victime de la mode et les peaux se vendaient moins bien après 1930. Achille Tremblay a cependant résisté longtemps et n’a abandonné l’élevage des renards qu’au début des années 1960.

On raconte qu’à certains moments les peaux de renard ne valaient plus que 2$ ou 3$ chacune.

Depuis ce temps, la tour à renards n’a plus grand usage. Elle dépérit années après années. Elle résiste pourtant et on peut encore la voir…mais pour combien de temps?

En fait, il faudrait faire quelque chose rapidement car elle peut s’effondrer prochainement et cela ferait disparaître une page significative de l’histoire de Charlevoix.

Pour mieux connaître l’histoire de l’élevage du renard dans Charlevoix, nous vous invitons à lire la Revue d’histoire de Charlevoix numéro 88 qui sort en février 2018. Deux articles sur l’histoire de l’élevage de renards dans Charlevoix –dont un au sujet du commerce de Joseph Simard de Baie-Saint-Paul- se retrouvent dans cette parution disponible en ligne : www.shistoirecharlevoix.com (Onglet Revue)

 

 

 

 

 

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