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Jean-Claude Simard redonne vie à notre patrimoine maritime

Par Pierre Rochette  •  14 Mar 2019 à 04:08  •   •   1177 VISIONNEMENTS

L’histoire maritime de Charlevoix, Jean-Claude Simard la connaît jusqu’au bout de ses dix doigts.

Vers l’âge de 9 ans, Jean-Claude, haut comme trois pommes, a été impressionné en assistant au lancement de la Sainte-Marie au chantier de Saint-Joseph-de-la-Rive.

On procédait alors aux délicates manœuvres pour mettre à l’eau la plus grosse goélette jamais construite dans la région :

« C’était un bateau de 120 pieds qui appartenait aux frères Desgagnés, le futur Groupe Desgagnés », se souvient M. Simard, aujourd’hui âgé de 77 ans.

Utilisant les plans originaux, Jean-Claude est devenu au fil du temps un maquettiste reconnu. Il exécute des répliques à l’échelle ¼ ou 1/8 de pouce des plus célèbres goélettes qui ont été construites dans Charlevoix et qui ont sillonné les eaux du fleuve Saint-Laurent pendant des décennies, entre Montréal et Sept-Îles ou Port-Cartier;

« Les goélettes étaient à l’origine un moyen de transport efficace, à l’image des camions sur nos routes aujourd’hui. Ces bateaux transportaient des denrées alimentaires, de la quincaillerie, du bois. Bref, tout ce qui était transportable, même des poches de ciment », fait-il observer.

Jean-Claude fabrique une maquette avec une précision digne d’une horloge Suisse, avec un souci du détail exceptionnel.

Il avoue que c’est un véritable travail de moine, de 400 à 600 heures d’ouvrage.

Jean-Claude est né à Baie-Saint-Paul. Très jeune, il s’amusait à construire de petites répliques de bateaux pour aller les déposer dans le ruisseau en face du moulin chez Odilon Boily, baptisé jadis «Le Bras du Hall». Il allait les récupérer sur les terres de René Richard.

À l’époque, il était ami avec Claude Audet, le fils d’Albert Audet, constructeur de goélettes :

« Nous étions comme les deux doigts de la main », se rappelle-t-il.

Jean-Claude Simard a pris sa retraite en 2007 après avoir vécu de nombreuses années prospères dans l’univers de l’automobile.

Il avait auparavant touché à plusieurs secteurs d’activités économiques dans l’alimentation et comme entrepreneur électricien.

Il est même à l’origine de la venue du câble à Baie-Saint-Paul et à Saint-Urbain :

« J’ai toujours été attiré par le domaine de la construction. J’ai construit ma propre maison quand j’ai choisi d’aller vivre à Saint-Irénée, en 1992 », insiste-t-il.

Plus d’une quinzaine de répliques de goélette fait partie de son patrimoine maritime et plusieurs d’entre elles ont été écoulées sur le marché.

On en retrouve encore à l’intérieur de sa résidence qui sont de véritables œuvres d’art et qui peuvent trouver preneur : la Saint-André, la Marie-Renée, l’Accalmie, l’Amanda Transport, la Jean-Yvan, la M.P. Émilie, la Mont Sainte-Marie et la Nord de l’île, entre autres :

« Il existait à l’époque quatre modèles de goélettes, informe-t-il. Celles qui étaient dotées de deux bouts pointus, celles avec un derrière carré comme un tableau, et celles avec un derrière en cuve haute ou en cuve basse ».

Les plus célèbres ont été construites dans Charlevoix, aux chantiers de Petite-Rivière-Saint-François, de Baie-Saint-Paul, de Saint-Joseph-de-la-Rive et de La Malbaie, à partir des années 1920, 1930 jusqu’à la fin des années 1960 :

« Plusieurs goélettes qui ont vu le jour à Saint-Joseph-de-la-Rives ont été construites par Néré Mailloux, le père de Raymond Mailloux, député libéral et ministre de la Voirie dans les années 1970 », lance M. Simard, en guise de conclusion…

 

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