L’auteur et historien Serge Gauthier entouré du maire Syvlain Tremblay et du maire adjoint Claude Poulin…

Le vendredi 9 février 2017, à la Bibliothèque Henri-Brassard de Saint-Siméon, le livre Gauguet l’indigné de Serge Gauthier paru aux Éditions Charlevoix était lancé lors d’un 5 à 7 devant une belle assistance.

Voici le discours livré par Serge Gauthier lors de ce lancement :

Jean-Marie-Bruno Larouche dit Gauguet est né à La Malbaie le 6 octobre 1935. Sa famille n’est pas très riche et, comme bien d’autres à l’époque, il ne fait pas de longues études.

Très jeune, il se retrouve sur le marché du travail où il occupe diverses fonctions : aide-imprimeur, commis dans les camps de bûcherons, assistant-boucher sur le chic paquebot le SS Richelieu de la Croisière du Saguenay.

Il déménage avec sa famille à Montréal en 1955 et il obtient des emplois à titre de boucher dans diverses entreprises de cette ville. Fatigué de ce travail exigeant, il décide de changer de vie et il entre en 1959 à l’École des Beaux-Arts à Montréal.

Alors, sa vie change du tout au tout. L’ouvrier qu’il était se transforme bientôt en sculpteur, en poète (il a rédigé deux recueils de poésie), en intellectuel reconnu.

Il prend alors le nom de Gauguet sur un coup de tête. Cette appellation devient bientôt son seul nom pour ses amis. Et des amis il en a beaucoup : le poète Gilbert Langevin, le peintre Serge Lemoyne, la journaliste Lise Bissonnette du Devoir et bien d’autres.

Il expose ses oeuvres au Musée d’art contemporain de Montréal en 1965; au Musée Rodin à Paris en 1966, à l’Exposition d’Osaka au Japon en 1970. En 1966, il sculpte le fameux chaînon qui deviendra le logo officiel de la CSN, une des œuvres les plus connues au Québec. En 1968, il réside au studio du Québec à Paris.

Il connaît la gloire ou presque…mais tout s’estompe bientôt. Homme engagé, il lutte pour la reconnaissance des droits des artistes avec le fameux procès d’Alma, puis il souhaite sauver une maison patrimoniale de l’îlot des Voltigeurs à Montréal qui sera finalement détruite par la volonté du maire Jean Drapeau.

Ses luttes le fatiguent et il abandonne bientôt son métier de sculpteur pour s’établir définitivement à Saint-Siméon dans Charlevoix en 1973.

C’est d’abord sa mère, Juliette Villeneuve, qui achète en 1969 une maison à Saint-Siméon (située sur la route 170 juste avant Sagard) qui devient le chalet de la famille durant la saison estivale.

La maison est vieille et pas en très bon état lorsque Gauguet décide de s’y établir.  Il devra y faire de nombreux travaux pour la rendre habitable. Il finit pourtant par y installer un véritable atelier d’artiste avec le temps.

À ce moment, Gauguet vit de petits boulots et plutôt pauvrement. Il travaille notamment aux Palissades de Saint-Siméon. Il s’implique dans la création du Mouvement-Action-Chômage dont l’origine est un peu à Saint-Siméon, mais il pense aussi des projets pour le Centre de ski Grand-Fonds et même souhaite la mise en place de mesures écologiques afin de protéger la rivière Noire qui coule non loin de sa maison.

Il est vraiment avant-gardiste, mais sa vie est souvent difficile durant son séjour à Saint-Siméon. Il est heureusement aidé par sa cousine Anne-Marie Asselin –d’ailleurs née à Saint-Siméon- et par son mari Gualbert Tremblay durant cette période.

Il s’attache beaucoup aux enfants de ce couple (Louis et Marie-Ève). Il chasse, pêche, fait du ski de fond, sculpte un peu, dessine beaucoup, écrit encore de la poésie.

Il meurt en février 1985 dans le cabinet du Docteur Jacques Gobeil de Saint-Siméon, alors qu’il y venait pour une consultation; il a tout juste cinquante ans. Il est enterré au cimetière de La Malbaie.

Comme historien, je ne voulais pas que Gauguet demeure oublié, pour moi son œuvre est trop importante.

C’était un rêveur, un grand artiste, un homme de convictions. Il prenait les choses à cœur et Gauguet était indigné par l’injustice. Il reste quelques-unes de ses œuvres dans des musées québécois, on peut encore lire sa poésie et désormais on peut connaître sa vie grâce à ce livre biographique que je lui ai consacré.

Ce fut un long travail mais je suis fier d’avoir permis ses retrouvailles avec Gauguet. Je suis particulièrement fier d’être ici, à Saint-Siméon, ce village si cher à Gauguet.

Je sais qu’il est avec nous quelque part ce soir dans son éternité. Ici à Saint-Siméon, il est encore un peu présent grâce à sa maison qui a subsisté jusqu’à nos jours.

Peut-être pourrait-on s’en souvenir encore davantage grâce à mon livre et qui sait lui rendre encore hommage pour l’artiste si merveilleux qu’il fut et qu’il demeure si nous voulons bien encore nous souvenir de lui.

Merci de votre présence et de votre attention.

 Le livre Gauguet l’indigné est publié par les Éditions Charlevoix  et est disponible en ligne au : www.shistoirecharlevoix.com

Claudel et son papa Sylvain…

 

 

 

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