Le carrefour culturel Paul-Médéric à Baie-Saint-Paul présente de nouvelles expositions qui sont disponibles au public jusqu’au 19 mars.
Par Pascale Pelletier
PASSER AU BESTIAIRE
Par Patrick Lamoureux
Patrick Lamoureux est un artiste visuel nouvellement installé dans la région, il vit et travaille aux Éboulements. Après des études en philosophie et en arts visuels, aux Université de Montréal et Concordia, et un parcours professionnel dans le milieu communautaire d’un quartier central de la métropole, il se remet à la création.
« J’ai enlevé ma combinaison urbaine, après 47 ans de vie de ruelles, de transports actifs « smoggués », de shows rock et de fêtes de quartiers. J’ai bougé dans Charlevoix à l’été 2021 et le conditionnement a été tout autre. Dès lors, avec le déconditionnement qu’offre le changement de décor, le plus beau qui soit, un nouveau cycle d’idées démarre, un symbolisme du terroir s’esquisse. Intrigué par l’altérité absolue du monde animal et naturel, j’ai entamé un cycle de création échelonné sur une année. Mon atelier est sur mon terrain, pas mal au centre du cratère, entre mer et monts, juste en dessous de l’inspiration. »
Son travail ne ressemble à rien d’autre. L’artiste offre des peintures de formes irrégulières, aux factures variées, porteuses d’une narration ouverte et plurielle.
MÉMOIRE
Par Éric Villeneuve
« Dans mon travail, je m’intéresse principalement à l’architecture, aux paysages et différents éléments de la nature. Je cherche à capter dans un premier temps, des images d’un même objet ou d’un même environnement, en variant mon angle d’approche. Ceci me permet de reconstituer une image presque tridimensionnelle de l’objet photographié, en superposant ces différentes prises de vue à l’aide d’un processus infographique. Au final, selon les variations de saturations, ce processus offre une image à caractère presque fantomatique, où se dissimulent plusieurs subtilités, détectables peu à peu, au fur et à mesure que l’œil parcourt l’œuvre. C’est comme si un objet nous révélait ses multiples facettes en une seule image, ou comme si plusieurs regards différents d’un même environnement nous étaient dévoilés d’un seul coup : nos perceptions changent selon l’angle.
La mémoire d’un lieu, d’un objet se transforme aussi avec le temps, perdant de sa précision. Nous en gardons une image fugitive, floue, et par moment, un détail particulier nous revient à l’esprit, mais rarement le lieu où l’objet dans sa totalité. La mémoire est sélective et souvent fuyante : c’est ce que j’essaie d’illustrer principalement dans ma démarche. »
Originaire de Pointe-au-Pic, diplômé en arts plastiques et en communication graphique, l’artiste s’est installée à Montréal en 1991 et y travaille depuis à titre de graphiste et en tant qu’artiste photographe depuis 2005.
DU COQUE À L’ÂME
Par Marie Lavoie et Martin Levesque
« Mon imaginaire a été forgé au cours des années par des pratiques en arts visuels, en dessin de mode ainsi qu’en design. Mon interdisciplinarité s’est développée à partir de plusieurs médiums et supports. Dans mon processus, la tache est importante et est même souvent le point de départ. Elle donne forme à la figuration ou l’appui. La représentation du corps humain est présente, dévoilant un état, l’âme de l’œuvre.
Ma rencontre avec ce barde fait naître en moi une nouvelle réceptivité, de nouveaux horizons. Martin, amant de la nature et du fleuve bas-laurentien dévoile, tant qu’à lui, sa sensibilité par l’écriture poétique. La nature, sa muse, leur quotidien et leur intimité lui inspirent les vers d’images posés sur le papier. Nous nous faisons échos et cet écho poétique résonne et envahit intuitivement mes taches colorées qui se mutent en strophes visuelles.
Sa poésie créée propose oppositions et antithèses. Elle joue sur le rythme et la musicalité par des phrases déconstruites et ses jeux de mots confondent les sens permettant d’expérimenter de nouvelles réflexions. L’image du fleuve se marie bien à l’aquarelle. En ajoutant le feutre et le graphite sur papier canson ou recyclé, ces médiums font émerger les personnages et les environnements qui font écho aux mots. »
La nouvelle communion de leurs deux arts, devenue complémentaire, initie une nouvelle dimension à l’expression artistique. Leurs créations entraînent une nouvelle marée d’idées par l’écriture de l’aquarelle et l’illustration des mots pour ces résidents de Rivière-du-Loup.
L’exposition interactive Espace Baie-Saint-Paul Expo-Expérience et le Studio Trad – Les textiles charlevoisiens sont disponibles à l’année. Le Carrefour culturel est ouvert de 10 h à 17 h du jeudi au dimanche et fermé les 24, 25, 26 et 31 décembre ainsi que les 1er et 2 janvier.
