Le 5 septembre 1964, le LEECLIFFE HALL, vraquier des Grands Lacs de la compagnie Hall Corporation of Canada, sombrait dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, au large de Saint-Joseph-de-la-Rive. Dans une ultime tentative de sauver leur navire, trois membres de l’équipage ont perdu la vie.
Par Marie-Hélène Thivierge
« En souvenir de cette tragédie, le Musée maritime de Charlevoix tient aujourd’hui, la première cérémonie commémorative du Circuit des naufrages afin d’honorer les marins du LEECLIFFE HALL décédés en service et de permettre à leur famille de se recueillir devant un panneau installé dans le kiosque situé à proximité de l’église de Saint-Joseph-de-la-Rive, explique Claude Lafleur, vice-président du conseil d’administration du Musée maritime de Charlevoix.
Également, le Musée dévoile la cloche du navire, repêchée le 15 juillet 2016 par un groupe de plongeurs techniques de la région de Montréal, qui est désormais exposée au musée à la mémoire des trois victimes du naufrage. »
Un besoin pour les familles des victimes
Le projet de Circuit des naufrages est né à la suite des plongées dans l’épave du LEECLIFFE HALL en 2016. Jasmine Desjardins, fille de Jean-Louis Desjardins, timonier du navire, dont le corps n’a jamais été retrouvé, s’était alors intéressée aux recherches et à l’histoire du naufrage écrite par M. Hubert Desgagnés, ce passionné de navigation retraité de la Garde-côtière canadienne à titre de responsable du centre de recherche et sauvetage de Québec.
Mme Desjardins lui ayant mentionné qu’elle n’avait aucune épitaphe pour se remémorer son père et qu’elle n’était pas la seule à vivre une telle situation, l’idée d’un circuit des naufrages a germé dans la tête de M. Desgagnés. « À son invitation, le Musée maritime de Charlevoix a repris le projet pour en assurer le développement », précise M. Lafleur.
Un devoir de diffusion du patrimoine pour le Musée
« L’histoire maritime de Charlevoix, de ses marins et de leurs bateaux, fait partie du patrimoine que nous devons raconter », explique M. Lafleur. Par le Circuit des naufrages, le Musée diffusera l’histoire de cinq naufrages importants qui se sont produits dans Charlevoix ou qui touchent des équipages charlevoisiens de la marine commerciale et ayant tous entrainé la perte de vies humaines.
Au fil du temps, « le Musée se déplacera directement sur les lieux des naufrages ou, du moins, le plus près possible, dans des sites accessibles au grand public, pour y installer des panneaux ou des monuments», poursuit M. Lafleur.
« Au cours des prochaines années, nous espérons installer quatre autres panneaux ou monuments : l’Isle-aux-Coudres (Coudres de l’Ile), Saint-Joseph-de-la-Rive (Aigle d’Océan), Petite-Rivière-Saint-François (Tritonica) et Baie-Saint-Paul (Corporative Transport). Chacun d’eux relatera les événements entourant le naufrage, la position de l’épave, la photo du navire et le nom des victimes. Comme tout un chacun, les familles endeuillées pourront s’y recueillir ou en apprendre davantage sur le patrimoine maritime de Charlevoix. »
À propos du Musée maritime de Charlevoix
À Saint-Joseph-de-la-Rive, dans les installations du chantier maritime du village, le Musée maritime de Charlevoix raconte, à travers une exposition permanente animée, l’histoire des goélettes de bois et du cabotage sur le Saint-Laurent.
La visite permet d’embarquer à bord de quatre bateaux dont la St-André et la Marie Clarisse, deux goélettes classées biens culturels.
Le vaste site du Musée donne accès à un quai, une scierie, un caveau à batteries, un sentier aménagé de 8 km dans la forêt marine et des aires de pique-nique.
