Madame Laurence Harvey n’est plus. Pour moi, elle fut d’abord une gentille voisine. Puis une connaissance. Enfin une collaboratrice et j’oserais même dire une amie.
Par Serge Gauthier, Ph.D. et président de la Société d’histoire de Charlevoix
Elle avait cette fierté de ses origines qui n’était pas banale. Elle avait du cœur, de l’audace, une grande détermination et une vision précise sur le monde que je qualifierais de véritable sagesse.
Un bon jour, elle vint me rencontrer avec un cahier rempli de ses notes personnelles sur l’histoire du Restaurant Veilleux de La Malbaie. Son mari y avait longtemps travaillé et elle se rappelait de tout ou presque en lien avec cet établissement si important au cœur du centre-ville de La Malbaie et ce depuis les années 1930. Ce n’était pas rien.
Nous avons beaucoup travaillé. Elle s’est montrée patiente. Mais, un jour, le texte était prêt. Elle en était heureuse.
Il y eut un lancement mémorable de notre numéro 53-54 de la Revue d’histoire de Charlevoix au Restaurant Veilleux. La Revue a connu un très grand succès et le numéro est aujourd’hui complètement épuisé et depuis longtemps.
Plus tard, un client anonyme du Restaurant Veilleux a fait laminer l’article qui trône depuis dans l’établissement et chaque client et cliente peut ainsi connaître l’histoire de Chez Veilleux.
Quel honneur pour Madame Harvey! Quelle réussite elle a connu à titre de véritable historienne de la Malbaie et de sa petite histoire.
Je crois que ce fait méritait d’être présenté. Il reste un des plus beaux souvenirs de ma désormais longue carrière d’historien de Charlevoix. Par la suite, Madame Harvey a siégé au Conseil d’administration de notre Société d’histoire de Charlevoix entre 2006 et 2016. Jusqu’à ce que la maladie la frappe.
Elle menait toujours des projets de recherche historique notamment sur le domaine Duggan de La Malbaie et aussi sur le Foyer de la Malbaie où elle a longtemps travaillé. Il nous reste quelques textes écrits par elle et qui sait saurons-nous peut-être les faire paraître un jour.
Je l’ai revu l’été dernier. Aidée par son fils, elle avait réussi à venir visiter notre Forge Riverin à La Malbaie.
Sa petite-fille Véronic Maltais…
Et nous avions pour l’été sa petite-fille, Véronic Maltais, comme employée. Et Madame Laurence en était visiblement très fière. Elle voyait en Véronique une suite magnifique de son désir de mettre en valeur ce passé de La Malbaie dont elle voulait tant que l’histoire réelle rayonne…
Vous avez eu raison, madame Laurence Harvey. On ne vous oubliera pas. Vos rêves, vos espoirs, ceux qui sont toujours rattachés à La Malbaie, demeurent bien vivants. Votre inspiration courageuse nous guide. Nul ne peut plus empêcher l’histoire populaire de La Malbaie de se raconter et pour cela vous avez fait beaucoup.
