En passant sur la route 138, non loin de la Laiterie Charlevoix, cette maison en pierre intrigue bien des passants.
Par Serge Gauthier, Ph.D.
Président de la Société d’histoire de Charlevoix
Elle possède une longue histoire et il est dommage que cette maison très ancienne dépérisse ainsi tranquillement sous nos yeux.
Elle se situe sur une terre concédée en 1746. Elle aurait été construite à la fin du 18e siècle, probablement après la Conquête anglaise de 1759 et avant 1800.
À cette époque, les maisons familiales étaient encore souvent construites en pierre, sans solage, à même le sol.
Il n’y avait donc aucun sous-sol à cette époque. Plus tard, après le 18e siècle, les maisons dans Charlevoix furent presque toutes construites en bois, un matériau facilement accessible et mieux adapté à notre rigoureux climat, car les maisons en pierre n’étaient pas très chaudes en hiver.
On dit aussi que ces maisons en pierre résistaient mal aux tremblements de terre, contrairement à celles de bois.
Cette maison semble avoir été habitée jusque vers la fin du 19e siècle et elle a été délaissée depuis. Progressivement, cette maison est abandonnée et elle se désintègre tranquillement.
Des arbres poussent même à l’intérieur. Elle devient en quelque sorte une ruine à ciel ouvert.
Certains esprits malicieux ont pu penser que cette maison était hantée. Plus encore, que le Diable lui-même aurait pu y séjourner pour faire son sabbat. Tout cela relève de l’imaginaire et la maison reste surtout un étonnant témoignage de notre passé.
En 1967, un journaliste de l’ancien Confident de Charlevoix, se désolait déjà de voir dépérir cette maison plus que centenaire et espérait que quelqu’un puisse en faire un Musée.
Ce journaliste serait bien malheureux de constater que, de nos jours, il ne reste presque plus rien de cette maison en pierre.
Peut-on imaginer, en rêvant un peu, que les propriétaires actuels de ce site en fassent un lieu d’animation? Ce serait une belle façon de rappeler une époque où les maisons de Charlevoix étaient construites en pierre.
Il serait temps d’agir car, au fil du temps, cette maison surgie d’un passé lointain pourrait bien disparaitre complètement et ce serait certainement une perte pour notre histoire régionale.
Rédigé avec la collaboration de Christian Harvey.
