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Nos bâtiments historiques : Le Théâtre Casino de Pointe-au-Pic

Par Pierre Rochette  •  8 Nov 2019 à 22:58  •   •   1052 VISIONNEMENTS

660-730, rue Richelieu, La Malbaie

Cet édifice a longtemps abrité une salle de cinéma.

Par Serge Gauthier, Ph.D.

Président de la Société d’histoire de Charlevoix

Toutefois, il ne s’agit pas de la première salle de cinéma de Charlevoix car un Monsieur Lajoie en a opéré une dès 1920, dans une propriété située en face de l’ancienne prison de La Malbaie.

Le Théâtre Casino ouvre ses portes en mai 1927, dans un édifice où se trouve alors un magasin général connu sous le nom de Magasin Jean Warren enregistré (1917 à 1919) et Warren et Frères (1919-1927).

D’abord locataire, Lucien Warren devient le propriétaire du bâtiment de 1932 jusqu’à sa mort en 1942.

À son décès, sa femme Berthe Lemoine entre en possession du bâtiment de 1951 jusqu’à 1971.

Le cinéma est cependant sous la direction de Le Moyne Warren, fils de Jean et Berthe Warren, dès 1927 et la salle comprend 450 places, avec un deuxième étage.

Un technicien de Québec, Charles Panco est, à ce moment, le projectionniste de la salle.

On raconte qu’à cette époque trois bâtiments portaient le nom de Casino dans le secteur, soit un tripot de jeu plus ou moins légal, le Casino du Manoir Richelieu qui à ce moment n’offre pas de jeux de hasard, et le Théâtre (ou Cinéma) Casino.

En 1930, la salle doit fermer ses portes à cause de la crise économique.

Dès 1935, le Théâtre Casino réouvre ses portes notamment avec le film Ben Hur (version 1935) qui connaît un grand succès.

À ce moment, l’entrée au cinéma coûtait 35 cents par personne.

La salle de cinéma recevait aussi des troupes de théâtre, particulièrement celle dirigée par Jean Grimaldi.

Des comédiens comme La Poune (Rose Ouellette), Ti-Zoune Guimond (père d’Olivier Guimond) et Ovila Légaré ont présenté leurs spectacles au Théâtre Casino.

En 1936, la salle comprend deux projecteurs de 35 millimètres.

Durant la seconde guerre mondiale, soit à partir de 1942, le Ministère de la Défense Nationale se sert de l’édifice pour l’entraînement de ses réservistes.

En 1944, après le décès d’aviateurs lors d’un accident survenu à Pointe-au-Pic, les cercueils des défunts sont exposés au Théâtre Casino.

Après la guerre, la salle présente à nouveau du cinéma. Des films américains traduits en français, ou même en anglais pour la clientèle estivale anglophone, continuent d’y être présentés à chaque semaine.

Des films tournés en France aussi, notamment le film Et Dieu créa la femme mettant en vedette Brigitte Bardot durant les années 1950 qui a connu un grand succès.

En 1978, Le Moyne Warren vend l’équipement comprenant les sièges et les projecteurs, mais le cinéma continue d’exister car différents entrepreneurs l’opèrent jusqu’en avril 1983, alors que Rosaire Gagnon, propriétaire du cinéma de La Malbaie, se porte acquéreur de tout l’équipement.

C’est la fin pour cette salle de cinéma qui a marqué l’histoire locale durant plus de cinquante ans.

Notons que Guy Warren, frère de Le Moyne Warren, est propriétaire de l’édifice de 1971 à 2003. Il y opère une épicerie durant de nombreuses années.

Aujourd’hui, ce sont Brigitte et Hélène Warren qui sont les propriétaires et ce depuis 2003.

Cet article s’inspire d’un texte de Léo Simard tiré de son livre La petite histoire de Charlevoix paru en 1987. Christian Harvey a aussi effectué des recherches historiques concernant ce bâtiment.

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