Le docteur Pierre Carrier, âgé de 68 ans, a pris sa retraite le premier octobre dernier.
Sa conjointe Josette Beaulieu et lui ont décidé de vendre leur maison située à Sainte-Mathilde pour aller vivre à Saint-Augustin-de-Desmaures, dans la région de Québec, histoire de se rapprocher de la famille et de profiter à profusion des activités culturelles (après la pandémie).
Il est natif de Québec mais a vécu son enfance et son adolescence à Rimouski :
Le docteur Carrier a exercé la médecine familiale pendant 44 ans :
« J’ai eu la chance d’avoir une pratique médicale diversifiée dans Charlevoix, ce qui aurait été impossible en zone urbaine », soutient-il.
Il a touché à l’hospitalisation, à l’obstétrique, à l’urgence et à l’assistance opératoire :
« Je calcule que j’ai assisté à plus de 800 accouchements en 12 ans », souligne-t-il.
Le docteur Carrier laisse un héritage considérable dans la région charlevoisienne :
« Ce dont je suis le plus fier, lance-t-il, c’est d’avoir contribué au développement de l’hôpital de La Malbaie avec la collaboration du directeur de l’époque Jacques Tremblay qui a été le maître d’œuvre de tous les instants, au niveau de l’équipement et de la rénovation ».
« Notre hôpital semi-rural est devenu équipé comme un centre hospitalier universitaire avec l’aide de la famille Desmarais, avec la complicité du docteur Jean-Luc Dupuis », mentionne-t-il, du même souffle.
Héritage
Durant sa longue carrière, Pierre Carrier a occupé le poste de président de la Commission médicale régionale, question d’assurer une distribution équitable des services spécialisés régionaux :
« Ce qui a eu pour effet d’attirer de nombreux spécialistes disponibles sur place afin de limiter les déplacements en direction de Québec, toujours avec la contribution de Jacques Tremblay », affirme-t-il.
Pierre Carrier faisait également partie de l’équipe pour l’implantation des services psychiatriques dans les deux pôles de la région :
« Charlevoix est devenu au fil des ans un modèle envié partout au Québec avec une intégration des services, de la première ligne à la troisième ligne », fait-il observer.
Pendant 25 ans, le docteur Carrier a occupé le poste de coroner investigateur pour trouver la cause et les circonstances d’un décès, entre autres, concernant l’affaire Gaston Harvey, l’accident de l’autobus dans la côte des Éboulements ou l’enquête publique sur le camionnage.
Il est même l’un des pionniers au Québec en s’impliquant dans le dossier de l’aide médicale à mourir.
Il siège en qualité de premier vice-président de l’Association des médecins omnipraticiens de Québec (AMOQ).
Il s’est en outre impliqué bénévolement dès le départ pour la bonne marche de Ressources Genesis, organisme qui lutte contre la toxicomanie.
Durant son mandat, l’hôpital de La Malbaie est également devenu un milieu de stage pour les étudiants en médecine :
« J’ai aussi développé au fil du temps un lien personnel avec mes patients, une chose primordiale, jure-t-il. Mon patient n’était pas un numéro car toutes les personnes avaient leur importance à mes yeux, peu importe leur statut.
Pierre Carrier est une personne qui prend du plaisir socialement : « dans la vraie vie, je n’étais pas un docteur à l’aréna, au club de golf ou dans toutes autres activités sociales, j’étais comme monsieur-tout-le-monde », avoue-t-il, en guise de conclusion.
Bref, passionné de Charlevoix, le docteur Pierre Carrier vivra toujours avec la région tatouée sur le cœur….
Ce n’est qu’un au-revoir…..
