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Sous la loupe #12

Par Pierre Rochette  •  1 Mar 2018 à 06:04  •   •   438 VISIONNEMENTS

Mais quel est cet ensemble de lignes et de cercles? Est-ce de l’art abstrait?

En fait, si vous regardez attentivement, vous verrez la symétrie de cet ensemble; vous devinerez même une partie de visage, les yeux en étant la partie la plus évidente.

Vous voyez ici la peau d’un serpent, tel qu’il la laisse derrière lui lorsqu’il mue; on appelle cette peau morte une exuvie.

La photo 1 montre les écailles de la tête du serpent, incluant celles qui recouvrent les yeux, puisque les serpents n’ont pas de paupière mobile.

Leurs yeux sont donc toujours ouverts, même au repos, et sont protégés par cette écaille translucide.

Sur la photo 2, vous pouvez voir que les écailles des serpents ne sont pas des unités individuelles comme celles des poissons, mais de simples épaississements de la couche cornée recouvrant leur peau.

Chez les serpents, cette couche cornée est très épaisse et peu élastique, ce qui limite leur croissance. Pour grandir, ils doivent donc se débarrasser de cette enveloppe et en faire une autre, plus grande.

Une nouvelle couche cornée se développe donc sous l’ancienne, qui sera éliminée par le reptile en se frottant sur des objets rugueux.

Typiquement, un serpent en bonne santé laissera une exuvie en un seul morceau.  La nouvelle peau est reconnaissable par ses reflets irisés, qui disparaissent peu de temps après.

Par contraste, la peau sur le point d’être perdue devient opaque, y compris l’écaille couvrant les yeux; les serpents sont donc souvent peu actifs pendant la période précédant la mue, car beaucoup plus vulnérables aux prédateurs.

On trouve plusieurs espèces de serpents au Québec, comme cette couleuvre rayée (photo 3); elles font toute partie de la famille des Colubridés et sont totalement inoffensives.

Leurs dents sont trop petites et leurs mâchoires trop faibles pour infliger de véritables morsures et aucune d’entre elles ne produit de venin; d’ailleurs, elles ne mordent que lorsque poussées dans leurs derniers retranchements.

En fait, ce sont souvent de précieuses alliées au jardin, en contrôlant les populations de petits rongeurs, d’insectes nuisibles et de limaces.

Notes techniques : la photo principale est en fait le résultat de l’assemblage de 44 photos individuelles, grâce à la technique de « focus stack » (voir description dans la chronique #1).

Spécifications des clichés :

  • Pris avec un appareil Canon T5i une lentille super-macro Canon MP-E 65mm 1-5x
  • Facteur de grossissement : 2x
  • Ajustements : f/2.8, 1/20 sec., ISO 200

Photos et textes : Geneviève Laurin

Enseignante de biologie

Centre d’Études Collégiales en Charlevoix

 

 

 

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