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Sous la loupe #13

Par Pierre Rochette  •  16 Mar 2018 à 00:04  •   •   310 VISIONNEMENTS

Si vous trouvez que ces grains de sable ont l’air d’une construction, vous avez raison. Il s’agit en fait de l’abri que se construisent certaines larves d’insectes de l’ordre des Trichoptères.

Chez ces insectes, aussi appelés Phryganes, l’adulte ressemble à un petit papillon de nuit, ne mesurant que quelques centimètres de longueur.

Contrairement aux papillons, cependant, leurs ailes ne sont pas recouvertes d’écailles, mais plutôt de poils, d’où le nom de Trichoptères (trichos = poil; pteron = aile).

Les adultes se déplacent donc en volant et ne vivent que quelques semaines à quelques mois, uniquement le temps nécessaire à la reproduction.

Les larves des Phryganes, quant à elles, peuvent vivre un an ou plus et sont aquatiques. Elles ressemblent à des petites chenilles ou à des larves de Coléoptères.

Certaines de ces larves se construisent des étuis dans lequel elles s’abritent (tel que celui de la photo 1), alors que d’autres espèces ne construisent pas de telles structures (voir la photo 2, montrant une de ces larves libres).

Chez les espèces qui en construisent, l’étui peut jouer un rôle de protection contre les prédateurs, aider la larve à mieux résister au courant (étuis de matières minérales ou végétales) ou servir à capturer des proies (étui en forme de filet).

Les étuis sont assemblés par la larve, qui colle des morceaux de différents matériaux à l’aide de soie qu’elle sécrète par une glande spéciale.

Chez certaines espèces, ils sont faits de grains de sable ou de petits cailloux; chez d’autres espèces, ils sont assemblés à partir de débris végétaux (aiguilles de conifères, brindilles, etc.) ou de morceaux de feuilles que la larve coupe elle-même (photo 3).

À l’intérieur d’une espèce donnée, c’est typiquement le même matériau qui est utilisé pour la confection des étuis, ce qui en fait un critère lors de l’identification des espèces.

Ceci devient particulièrement utile lors de la caractérisation de la qualité d’un milieu, puisque les Trichoptères tolèrent généralement mal la pollution. On peut donc les utiliser comme bio-indicateurs, afin de connaître le degré de pollution d’un écosystème donné.

Notes techniques : la photo principale est en fait le résultat de l’assemblage de 11 photos individuelles, grâce à la technique de « focus stack » (voir description dans la chronique #1).

Spécifications des clichés :

  • Pris avec un appareil Canon EOS 6D monté sur une loupe binoculaire
  • Facteur de grossissement : 20x
  • Ajustements : 3/5 sec., ISO 400 (pas d’ouverture, car pas de lentille utilisée avec la caméra)

Photos et textes : Geneviève Laurin

Enseignante de biologie

Centre d’Études Collégiales en Charlevoix

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