Née à Saint-Boniface (Manitoba) en 1909, Gabrielle Roy fut une écrivaine accomplie.

Par Serge Gauthier, Ph.D.

Président de la Société d’histoire de Charlevoix

Durant les années 1970, elle a même été une candidate pressentie pour le prix Nobel de la littérature. C’est dire combien cette écrivaine a connu une grande carrière littéraire.

Auteure notamment du célèbre roman Bonheur d’occasion qui sera un succès international et dont l’action se déroule dans le quartier Saint-Henri à Montréal, Gabrielle Roy s’établit au Québec au milieu des années 1940.

Au début de la décennie 1950, elle habite cependant dans la ville de Québec avec son époux le Docteur Marcel Carbotte.

Elle découvre bientôt la région de Charlevoix où elle séjourne en période estivale dès les années 1950, notamment à Port-au-Persil et à Baie-Saint-Paul à l’Hôtel Belle Plage où elle fait la rencontre du peintre René Richard qui devient son ami. Elle consacre d’ailleurs un livre à la vie de cet artiste sous le titre de La montagne secrète.

Attachée au calme et aux remarquables paysages de Charlevoix, la grande écrivaine cherche bientôt un pied-à-terre dans Charlevoix où elle pourrait écrire en paix loin du tumulte urbain.

Elle achète ainsi un chalet de l’agent immobilier André Laberge de Québec le 7 mai 1957. Il se situe à Petite-Rivière-Saint-François, dans le secteur de la Grande-Pointe, sur un terrain ayant autrefois appartenu à Aimé Simard.

Il faut noter que le chalet de Gabrielle Roy a été construit d’abord pour l’agent immobilier André Laberge dès 1950. Le chalet était meublé lors de son achat par Gabrielle Roy au montant de $5000 en 1957.

Gabrielle Roy passera ses étés à ce chalet jusqu’à sa mort en 1983, soit plus de 25 étés au total. Elle y mène une vie discrète, à l’abri des regards et de rares personnes lui rendent visite comme sa voisine Berthe Simard et ses amies Madeleine Bergeron et Madeleine Chassé surnommées les « deux Madeleine ».

Son mari le Docteur Carbotte ne vient pas souvent à Petite-Rivière-Saint-François et elle vit habituellement seule à son chalet où l’écriture occupe tout son temps.

Gabrielle Roy a ainsi rédigé une grande partie de son œuvre littéraire à son chalet de Petite-Rivière-Saint-François et tout particulièrement ses récits parus sous le titre de Cet été qui chantait. En fait, cet ouvrage raconte ses étés passés à Petite-Rivière-Saint-François.

Pour tout dire, sa vie à Petite-Rivière-Saint-François est simple et toute tournée vers le travail. Elle se permet toutefois de longues promenades sur le chemin de fer alors presque déserté de Charlevoix et qui passe en bas de sa propriété, aussi des périodes de méditation dans sa balançoire face au fleuve qui se déploie devant son chalet, recevant quelquefois des visites de son amie Berthe Simard qui lui apporte souvent à manger.

La vie de Gabrielle Roy à Petite-Rivière se passe donc doucement et elle apprécie grandement ses séjours estivaux et enchantés à Petite-Rivière-Saint-François.

À l’été de 1983, Gabrielle Roy ne se sent pas bien. Elle tient pourtant à aller séjourner à son chalet mais elle y reste peu de temps et doit être transportée d’urgence dans un hôpital de Québec.

Elle meurt peu de temps après le 13 juillet 1983. Elle avait 74 ans.

Le chalet devient alors la propriété de son mari le Docteur Marcel Carbotte à compter de février 1984. Suite au décès du Docteur Carbotte en juillet 1989, le chalet est cédé au Fonds Gabrielle-Roy qui invite des écrivains et des écrivaines à y séjourner.

Depuis le 20 décembre 2017, le chalet de Gabrielle Roy appartient désormais à la Municipalité de Petite-Rivière-Saint-François qui a le devoir de le mettre en valeur.

L’œuvre littéraire de Gabrielle Roy possède une grande valeur. Il faut tout particulièrement lire son livre intitulé La détresse et l’enchantement (paru en deux tomes) qui raconte sa vie et qui a récemment été présenté sous la forme d’une pièce de théâtre.

De fait, l’œuvre de Gabrielle Roy fait partie de la grande littérature mondiale. Son chalet, tout modeste, est un témoin unique de cette création exceptionnelle. Souhaitons simplement que son propriétaire actuel sache le respecter et le mettre en valeur comme il se doit de l’être.

Notons qu’en 1985, la Société d’histoire de Charlevoix a organisé une journée d’activités culturelles en mémoire de Gabrielle Roy et qu’un monument- toujours en place sur le terrain du chalet de Gabrielle Roy- rappelle le passage de cette écrivaine exceptionnelle en terre charlevoisienne.

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