Bien que cela puisse paraître aujourd’hui un peu surprenant, les résidents de l’île aux Coudres qui habitaient du côté nord du fleuve Saint-Laurent trouvaient parfois difficile de se rendre à l’église paroissiale de Saint-Louis située du côté sud.
Par Serge Gauthier, Ph.D.
Président de la Société d’histoire de Charlevoix
Il est vrai qu’à l’époque les déplacements se faisaient avec des voitures tirées par des chevaux et qu’en hiver le chemin pouvait facilement être obstrué par la neige et le vent.
Il faut dire aussi que les habitants de ce temps-là tenaient beaucoup à fréquenter l’église et qu’ils n’aimaient pas manquer une célébration dominicale.
Ainsi, l’église de Saint-Bernard de l’île aux Coudres fut inaugurée en octobre 1929. Il y avait donc à ce moment deux paroisses religieuses sur cette île, puisque celle de Saint-Louis avait été érigée canoniquement le 18 avril 1827.
Notons aussi que trois municipalités ont aussi existé sur l’île aux Coudres et elles se nommaient Saint-Louis, Saint-Bernard et La Baleine.
La paroisse de Saint-Bernard de l’île aux Coudres doit beaucoup à son curé-fondateur l’abbé Horace Cimon, un natif de Baie-Saint-Paul.
Ce dernier fut curé de cette paroisse durant 42 ans et il a présidé au développement social et économique du lieu. D’un caractère assez rigide, c’était un entrepreneur remarquable et il a laissé un bon souvenir à tous ses paroissiens.
Modeste par son envergure, l’église de Saint-Bernard a toujours été bien entretenue par ses paroissiens.
L’intérieur du temple est très simple. Huit colonnettes supportent la voûte de l’église. Un chemin de croix qui fut un don des paroissiens se retrouve aussi dans l’église.
Le très beau tableau de Paul-Gaston Masselotte commémorant la messe célébrée à l’île par l’équipage de Jacques Cartier le 6 septembre 1535, s’y démarque nettement au haut du chœur de cette église.
Cette œuvre d’art recrée l’atmosphère pittoresque de cette messe catholique si marquante pour l’histoire du Canada.
Notons que des personnages présents lors de cet événement comme Jacques Cartier, les aumôniers Dom Antoine et Dom Guillaume, Macé Jalobert, capitaine et pilote du navire La Petite Hermine, en plus de certains matelots de l’équipage et de quelques autochtones sont identifiables dans cette représentation artistique remarquable.
Notons finalement qu’un monument en mémoire de cette messe se retrouve aussi dans cette paroisse et qu’il est possible de l’admirer afin de garder présent le souvenir de cette page historique mémorable.
