photo courtoisie
Michel Létourneau est né au Québec à St-Théophile, dans les montagnes du comté de Beauce près de la frontière américaine, le 30 janvier 1948.
Il était le septième d’une famille de 11 enfants (six filles, cinq garçons) qui vivait sur une ferme laitière et pour laquelle la pratique religieuse, la prière notamment, était très importante comme dans la plupart des familles rurales de l’époque.
En plus de s’occuper de la ferme avec sa femme et ses enfants, son père était aussi bûcheron pour diverses entreprises œuvrant dans les environs du village.
Le jeune Michel fit sa scolarité élémentaire durant les six premières années à l’école du rang et à l’école du village pour la septième.
Rien de particulier durant son enfance ne semblait le prédisposer à la vie religieuse ou monastique, bien qu’une de ses sœurs a souvent souligné que quand il était tout petit, vers l’âge de deux à trois ans, il se berçait souvent seul, calmement, « comme s’il était en prière ».
Ses études secondaires se déroulèrent d’abord dans le village voisin de St-Côme, puis à compter de la neuvième année, qui fut sa dernière année d’école, dans le chef-lieu plus distant encore de St-Georges.
À l’âge de 15 ans, plutôt que de continuer à étudier, il commença à travailler comme bûcheron avec son père qui, tout en continuant à habiter la ferme, avait vendu ses animaux et son matériel roulant car, la famille se dispersant, il n’y avait plus assez de main-d’œuvre pour la faire fonctionner aisément.
Ce sera le métier de base de Michel pour plusieurs d’années, avec du travail complémentaire en usine dans les environs, comme mineur en Ontario, mais particulièrement comme guitariste et chanteur d’un petit orchestre de musique populaire, «Les Bollero», qu’il avait créé et qui se produira durant des années dans les hôtels et pour diverses célébrations aux environs de St-Théophile.
Durant ce temps il demeurera célibataire, avec des fréquentations régulières au point même de se fiancer, mais pas au point de se marier ni de vivre en couple.
À cette époque, il continuera une pratique religieuse aussi assidue que les circonstances, pas toujours idéales, le permettaient.
C’est en revenant d’une période de travail en Ontario, à l’âge de 26 ans, que sa conversion vers une implication religieuse de plus en plus significative se produisit lors d’une soirée de prière présidée par le père Jean-Paul Régimbald, Trinitaire, le jour de la Pentecôte 1974 dans le cadre du mouvement du Renouveau Charismatique.
Il vivra dans cette période de sa vie des expériences qui le transformeront et ses talents musicaux seront largement mis à profit.
Un an plus tard, la destruction par le feu du moulin à scie où il travaillait lui en fournissant l’occasion, il entre chez les Oblats en août 1975, à St-Jean-sur-Richelieu, après quelques retraites d’expérimentation.
Il y restera deux ans environ, se rendant compte, ce qui lui sera confirmé par un événement marquant, que le style apostolique de cette communauté ne correspondait ni à ses besoins, davantage contemplatifs et monastiques, ni à sa volonté de « vivre de la Providence ».
S’en suivit une période de transition d’environ six ans d’abandon total à la Providence, dans la région des Basses-Laurentides. Durant ce temps, il vécut principalement grâce à ses talents d’animateur musical de messes et autres activités religieuses, avec un court intermède de six mois, en 1982, au monastère des Trappistes d’Oka.
C’est là qu’il rencontra un petit frère de la croix en stage d’études, qui l’invita à faire un séjour à Valcartier où il se plut instantanément et retourna régulièrement durant quelques mois.
Finalement, c’est le 1er octobre 1983, à l’âge de 35 ans, qu’il se joignit formellement aux Petits frères de la Croix dont il fut la septième recrue, sept ans après une première rencontre fortuite avec le père Michel dans son ermitage de St-Étienne.
Il prit l’habit monastique après un court postulat, sous le nom de petit frère Michel de Marie-Immaculée, et fit ses vœux perpétuels le 27 avril 1991.
Il a joué divers rôles au cours des ans dont, celui de portier pendant très longtemps, ce qui était presqu’une vocation pour lui et il excellait dans ce service, et il a été aussi prieur de 1999 à 2001.
Doyen de la communauté, il était toujours membre du conseil des petits frères en 2024[1].
Le p. fr. Michel est décédé dans la Paix le 9 avril 2024 à 15h47 à l’Hôpital de La Malbaie, le lendemain de la fête de l’Annonciation qui était déplacée au 8 avril cette année, et qui marquait le 50e anniversaire de sa conversion.
Très aimé et très connu pour son accueil chaleureux au monastère, étant souvent le premier visage que les hôtes et les visiteurs rencontraient, c’était une force de la nature.
Il a traversé un premier cancer voilà une quarantaine d’année, puis un second, mais la troisième fois, lors d’une récidive, c’était le temps pour lui de rejoindre son Créateur.
Lors de son décès, il était entouré de son prieur, p. fr. Gilles, de son « infirmier personnel », p. fr. Charles-Patrick, de notre familière et veuve consacrée, Martine Lever, et de son grand ami Jean-Pierre Gaulin.
Il est parti à la fin du chant du Veni Creator en français. Une volée de cloche a sonné au monastère pour célébrer son entrée au Ciel.
Son corps sera exposé au monastère, les 23 et 24 avril, et les funérailles auront lieu, le jeudi 25 avril, au monastère ,à 10h30, et seront présidées par Mgr Marc Pelchat.
Tous sont bienvenus à la célébration.
Veuillez svp contacter le monastère, de préférence par courriel, afin que nous puissions planifier en conséquence : infopetitfrere@gmail.com
