Sur la photo à la Une : Rita Dufour, Jean-Marc Gagnon, Michel Gagnon et Lyne Bélanger
Parlons de ma chasse 2022. J’ai chassé pendant 9 jours et la chance ne s’est pas présentée pour moi.
Par Lyne Bélanger
Vers 9h30 jeudi matin, le 6 octobre, je suis au travail et mon cellulaire sonne.
Jean-Marc Gagnon, mon beau-père un peu énervé, vient de m’apprendre qu’il a tiré sur un jeune mâle de deux ans. Comment ?
Sachant pertinemment qu’il est seul avec sa femme aujourd’hui Rita Dufour.
Mon beau-père, âgé de 77 ans avec une mobilité réduite, est devenu le gardien de notre chalet avec son épouse. On lui a installé une chaise pivotante doublée sur la galerie pour qu’il puisse être confortable en chassant.
Très tôt le matin, il s’installe dehors et surveille tout comme une sentinelle le ferait. Il a été fidèle à ce même scénario depuis le début de la chasse. Lorsqu’il voulait chasser ailleurs sur le territoire, sa femme prenait toute suite la relève.
Tôt ce matin-là, il a remis de l’urine près du chalet à deux endroits.
Vers 7h00, il voit apparaître une tache noire sur le chemin avant, c’était comme une image miraculeuse. La plus belle garnie de belles couleurs d’automne. Il ne rêvait pas, c’était bien un mâle qui avançait vers le chalet. Sa femme l’a aperçu également de l’intérieur.
Mon beau-père saisit sa carabine, l’orignal n’est pas dans une position idéale de tir. Il attend un peu, mais il est vite devenu le temps d’agir. Il a eu le temps de tirer deux coups et la bête s’est élancé dans le bois.
Au bout d’une trentaine de minutes, ils partent sur le lieu du tir très inquiets. Il trouve au sol un amas de sang considérable.
Ils réalisent vite qu’ils auront besoin d’aide, ils retournent au chalet avec une grande déception. Ils ont eu la brillance d’esprit d’appeler un conducteur de chien pour leur venir en aide.
rpt
Ils se sont empressés d’aller à la rencontre de Charles Bouchard et son chien Choko. Mon beau-père est allé montrer à Charles les gouttes de sang sur le lieu du tir. Il est impossible pour mon beau-père de suivre Charles dans le bois avec sa condition physique.
Grâce au projet pilote, Charles peut faire sa recherche seule avec son chien et sa carabine. M. Gagnon revient donc s’asseoir sur la galerie en compagnie de sa femme tous les deux très impatients.
En observant l’attitude de son chien, le conducteur se doutait que l’animal blessé ne devait pas être très loin. Au bout de 15 minutes de pistages avec son chien, Charles lève l’orignal à 390 mètres, il tire l’animal le plus rapidement possible pour mettre fin à ses souffrances, le buck continue sa poursuite.
À 485 mètres, il réussit à atteindre mortellement l’orignal blessé. Le temps de la recherche a duré une trentaine de minutes environ. En observant son chien au point de départ Charles savait déjà que l’animal recherché n’était pas loin.
Au chalet, la fébrilité est à son comble. Aussitôt mes beaux-parents aperçoivent Charles et son chien sortir du bois près du chalet tous les deux guidé par un GPS. Charles leur apprend la bonne nouvelle que l’orignal est affaissé au sol.
Sans plus tarder, Ils partent tous ensemble, très lentement et sûrement vers le lieu de l’abattage avec l’équipement de débitage.
Quel soulagement pour les beaux-parents. Ils ne manquent pas de remercier Charles et son chien. Le conducteur de chien de sang a félicité M. Gagnon à son tour.
André-Marie Simard, un grand ami de mon beau-père est venu prêter main forte. Choko mordille l’orignal de fierté. Ce fut la prise de photos.
Charles, un homme empathique, a naturellement continué de donner un coup de main pour le débitage de la bête.
Moi et mon conjoint ne pouvions pas être disponible cette journée-là, l’attente pour aller les rejoindre fut interminable pour nous.
Il faut absolument que le projet pilote devienne un nouveau droit pour le conducteur pour la sécurité et pour la réussite du chasseur avec des limitations physiques.
Je le répète : « Sans conducteur de chien de sang, pas d’orignal l ! »
J’en profite pour remercier les chasseurs qui ont le souci de retrouver leurs bêtes de même que pour la collaboration précieuse des conducteurs de chiens de sang de la province de Québec.
Succès au projet pilote!
Pour plus d’informations vous pouvez contacter Charles Bouchard (418-240-0303)
Association des conducteurs des chiens de sang du Québec : accsq@hotmail.com
