Le vernissage de trois nouvelles expositions a récemment retenu l’attention au carrefour culturel Paul-Médéric, à Baie-Saint-Paul.

Par Pascale Pelletier

Les expositions présentées sont Oh! J’y vois de Richard Boyer, Laissez parler les petits papiers de Frédérique da Silva et Grandiose et fragile de Camil Bouchard.

OH! J’Y VOIS de Richard Boyer

L’artiste a fait un long chemin avant d’en arriver à cette exposition. Du plus loin qu’il se souvienne, il a toujours senti une fébrilité dès qu’il tient un médium dans ses mains.

Le pastel sec, le gras, l’encre de Chine, la pierre à savon, le bois l’ont tour à tour inspiré. Il a fait un long voyage entre le crayon au plomb de son enfance et le tube d’acrylique d’aujourd’hui.

Après avoir touché pour la première fois à l’acrylique, sa toile fut retenue par la Série Repérages de Loto Québec. Cela lui a donné un coup d’envoi pour continuer à créer avec ce médium.

Il s’est dit que ce qu’il faisait à l’encre, il pouvait le faire en plus gros, pour s’apercevoir finalement que cela demande autant de travail, de précision, de concentration et de soucis du détail que les pièces de moindres envergures.

Cette exposition est le reflet de son imagination, celle qui le guide dans la création de formes, de personnages ou d’animaux plus étranges les uns que les autres. Ses toiles sont débordantes de couleurs.

Il les choisit avec un grand soin. Elles expriment la joie, l’explosion de la vie. La nature l’inspire, elle est incroyable de diversité, son pinceau se laisse guider par les formes qui donnent un sens à la toile.

Oh! J’y vois, parce qu’il y a tant de choses à découvrir dans chacune des œuvres, parce qu’il n’est jamais satisfait, parce qu’il est toujours à se demander s’il devrait y ajouter une forme, un animal, un personnage.

Oh! J’y vois, aussi parce que l’on peut modifier l’orientation de certaines toiles, et dans un sens ou l’autre s’exclamer «Oh, j’y vois».

GRANDIOSE ET FRAGILE de Camil Bouchard

Le Saint-Laurent : il peint devant lui depuis 7 ans. Ou est-ce peut-être le fleuve qui se raconte obstinément en lui depuis tant d’années.

Intimidé, il a longtemps résisté à le peindre, mais Grandiose et fragile, le fleuve s’est imposé. D’abord comme une ligne d’horizon, puis comme une revendication à la responsabilité qu’il a, que nous avons, de le traiter avec bonté et reconnaissance.

Les tableaux de son exposition ne sont rien d’autre qu’une invitation pressante à chérir ce beau grand fleuve.

Avant de peindre, Camil Bouchard a d’abord été chercheur et professeur de psychologie à l’UQAM et puis, durant quelque temps, député à l’Assemblée nationale du Québec. C’est ensuite devant les tableaux vertigineux de Gerhard Richter que cette envie de tacher des toiles s’est installée. Richter dit à propos de son œuvre : «Je n’ai rien à dire et je le dis».

C’est ce qui lui vient d’abord à l’esprit lorsqu’on lui demande pourquoi il peint. Puis, en s’y astreignant un peu, il imagine que c’est en partie parce que peindre est un acte à la fois de reddition et résistance, de recueillement profond en soi et de disponibilité totale à l’environnement, de doute et d’incertitude, d’exaltation et de retenue.

Et il défie quiconque de s’installer devant une toile blanche, d’y déposer un trait de couleur et de résister à en déposer un autre, puis un autre.

C’est peut-être pour cela aussi, ce qui remonterait à très loin dans la fabrication de l’humain : cette envie de se projeter parfois clairement, parfois confusément, mais toujours irrésistiblement.

À l’occasion de cette exposition, il s’est obligé à une thématique, ce qui augmente à la fois le défi et le plaisir. Le titre, Grandiose et fragile, vient d’un dossier mené par Alexandre Shields publié dans le Devoir il y a quelques années.

Ce dossier nous fait prendre toute la mesure de la beauté, de la grandeur, mais aussi de la très grande vulnérabilité de ce grand fleuve qui nous a forgé comme peuple.

C’était à l’époque pas si lointaine où le gouvernement songeait à construire un port d’exportation du pétrole des sables bitumineux à Gros-Cacouna en pleine pouponnière de bélugas. Jamais l’artiste ne sentit le fleuve à ce point fragile dans sa majesté.

Il dédie modestement et avec reconnaissance cette exposition à tous ces intervenants qui nous aident à aimer et à protéger le Saint-Laurent, comme Alexandre Shields, comme les militants de Coule pas chez nous, comme la Fondation Suzuki, Greenpeace, Équiterre, comme le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins ou Patrick R. Bourgeois, photo-cinéaste des fonds marins du Saint-Laurent.

LAISSEZ PARLER LES PETITS PAPIERS de Frédérique da Silva

Artiste multidisciplinaire, Frédérique est née à Montréal en 1964. Ayant grandi dans le milieu théâtral, son contact avec les arts se fait donc très jeune. Elle participe à la conception de costumes, de décors, de marionnettes et autres accessoires de scène pour le théâtre.

Elle développe une polyvalence qui la conduit à explorer des domaines aussi variés que le théâtre, le cirque, le maquillage artistique, l’art textile, la poterie, la peinture, les émaux sur cuivre, la sculpture et autres. Autodidacte, elle se perfectionne en suivant des ateliers auprès de peintres et sculpteurs.

La création a toujours fait partie de sa vie et elle s’y consacre entièrement.

Émerveillée par les illustrations des livres de beaux-arts qu’elle feuillette dans sa jeunesse, elle aime plonger son regard dans les couleurs vives et les lignes abstraites de Riopelle, la poésie de Van Gogh, la mouvance de Chagall, la naïveté de l’art populaire, la candeur et l’humour de Normand Hudon. Ces images qui tournoient dans son esprit ont une certaine influence dans son travail.

Frédérique s’inspire de ses expériences antérieures pour créer des personnages animés par le jeu et le mouvement. À partir d’objets et de matériaux récupérés (vieux cadres, papier mâché, textile) trouvés au hasard de ses promenades, elle recompose avec originalité des œuvres figuratives insolites, ludiques et colorées.

Ses tableaux en trois dimensions intègrent plusieurs techniques dont les principales sont la sculpture, le collage et la peinture.

Patience, précision, dextérité, finesse et souci du détail; des qualités qui permettent à l’artiste d’inventer un univers qui exprime un sentiment de bonheur, d’humour et de joie de vivre.

Dans Laissez parler les petits papiers, elle présente des œuvres  créées depuis qu’elle s’est établie à Baie-Saint-Paul en 2016. Elles sont composées de matières recyclées puisqu’il est important pour elle de donner une deuxième vie aux objets.

Ses personnages théâtraux sculptés de papier, donnent un résultat semblable à de bas-reliefs. Devant la poésie et la vivacité de son inspiration, on ne peut qu’être conquis.

LES EXPOSITIONS PERMANENTES

ESPACE BAIE-SAINT-PAUL EXPO EXPÉRIENCE

La première exposition permanente sur l’histoire, le patrimoine et le dynamisme culturel de Baie-Saint-Paul et des villages environnants. Véritable lieu de découverte au cœur du centre-ville, Espace Baie-Saint-Paul vous convie à une visite du « paradis des artistes ».

Le concept technologique vous permet de choisir les thèmes ou attraits que vous désirez explorer dans la salle interactive ou sur le terrain à l’aide de l’application mobile Parcourir Charlevoix culture et nature à télécharger gratuitement sur Apple Store ou Google play.

STUDIO TRAD, LES TEXTILES CHARLEVOISIENS

Dans cet espace qui rend hommage aux techniques textiles traditionnelles, quatre d’entre elles vous sont présentées. Les visiteurs de tous âges peuvent expérimenter celles-ci et découvrir les secrets de cet art fascinant et toujours actuel.

Il est à noter que les expositions se terminent le 16 septembre 2018. Les heures d’ouverture du Carrefour culturel durant cette période sont du mardi au dimanche de 10 h à 17 h ainsi que les lundis du mois d’août et à la Fête du travail.

 

 

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