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Quatre nouvelles expositions au carrefour culturel Paul-Médéric !

Par Pierre Rochette  •  20 Août 2019 à 00:04  •   •   242 VISIONNEMENTS

Pierre Dufour….

Le vernissage de quatre expositions qui seront présentées jusqu’au 15 septembre s’est récemment déroulé au carrefour culturel Paul-Médéric, à Baie-Saint-Paul.

Par Johanne St-Gelais

Le public a eu la chance de découvrir les expositions et d’échanger avec les artistes Marco Pilotto (Pastis, pétanque et fumigènes), Dominique Rossetti (Un monde d’inspiration), ainsi que Christelle Lavoie du Centre d’archives régional de Charlevoix qui présentait l’exposition Regards sur Félix-Antoine Savard en plus des lauréats des prix du Patrimoine, les porteurs de traditions Diane Dufour, acéricultrice et Pierre Dufour, auteur, compositeur, interprète.
PASTIS, PÉTANQUE ET FUMIGÈNES de Marco Pilotto
Né à Montréal en 1960, Marco Pilotto a vécu environ trois décennies sur la côte de Beaupré et est depuis peu résident de Baie-Saint-Paul. Cabanes dans le bois, natation, ski et acrobaties ont occupé sa jeunesse, suivie d’études en illustration et en graphisme.

Dans sa première vie, il est devenu un homme d’affaires accompli, a parcouru le monde et habité quelque temps dans les Laurentides puis en Europe. Dans sa « seconde vie », marquée par l’invalidité, il a fait de la peinture à l’acrylique son mode d’expression privilégié.

Il travaille sans modèle ni photo, en interprétant toujours ses sujets de mémoire.

Les œuvres de la série Pétanque, pastis et fumigènes sont d’inspiration plus méridionale,  liées à son héritage paternel : de ce père marseillais émigré au Québec, l’artiste  retient et exprime ici l’odeur des Gauloises, le pastis qui alanguit le corps et l’esprit, l’ambiance bon enfant des réunions sur la place, le jeu de boules, la chaleur et les odeurs de bistro et de lavande.

Les autres œuvres de cette exposition donnent à voir des scènes ludiques et figuratives ainsi que des paysages où le peintre transpose ses émotions et se fait le libre interprète de ses souvenirs. Comme il le dit lui-même, «devant mes yeux, sur ma table, je suis nourri par la lumière changeante des jours et des saisons. Les images se forment et se colorent. Les souvenirs reprennent vie, des moments rêvés se dessinent. »
On peut voir d’autres œuvres dans son blogue Le monde en peinture de Marco Pilotto : http ://marcopilottoart.blogspot.com/

UN MONDE D’INSPIRATION de Dominique Rossetti
Cette exposition est une forme de rétrospective du travail artistique, très varié,  de Dominique Rossetti, villégiateur pendant 28 ans dans Charlevoix et depuis sa retraite en 2016, résident permanent dans ce « concentré de bonheur ».

Dès son adolescence,  et peut-être même plus tôt, il a montré des habiletés reconnues au dessin, particulièrement à l’encre de Chine. La première œuvre exposée « La Femme et le Crapaud, Vanité » constitue un aboutissement à cet égard.

Après des études en France et à l’Université Laval à Québec, il a mené une carrière internationale qui l’a conduit avec son épouse Annick, dans le Pacifique Sud, l’Afrique, l’Europe de l’Est, le Moyen-Orient et Haïti.

22 ans de pérégrination dans huit postes différents, dont le dernier, comme chef de mission diplomatique et ambassadeur. Huit vies en quelque sorte.

En parallèle, il a dans des environnements complexes, difficiles, mais humainement d’une infinie richesse, poursuivi une  œuvre artistique de peintre et de sculpteur. Celle-ci a été sans conteste influencée par le milieu, se nourrissant aussi des inspirations du moment.

Dans le sud, ce sont les « vénus » callipyges, symboles de fertilité et de fécondité, qui l’ont fasciné et inspiré.

Dans le nord, ce sont les courtes journées d’hiver qui l’ont amené à rechercher la lumière à travers les lignes blanches contournant ses figures centrales.

Dans le monde arabophone, c’est la calligraphie qui a été son champ principal d’expérimentation,  avec cette tentative étonnante de superposer les mots « Amour », « Homme » et « Femme »  en un graphisme cohérent.

Bien que sa démarche ait été fondamentalement apolitique, la crise israélo-palestinienne et la seconde guerre en Irak lui ont respectivement inspiré les tableaux, « Je suis Là », écrit en trois langues (arabe, français, et hébreux), et « larme de Colombe ».

Il a aussi été très inspiré en Haïti par les mythes vaudous avec une « Mami Wata » très colorée, et par le terrible tremblement de terre qui a affecté Port-au-Prince en 2010, dont il a été témoin avec sa femme, et que l’on retrouve dans sa représentation « éclatée » du palais présidentiel.

Enfin, son autoportrait en « Vanité », coulé par Léonce Émond à La Malbaie, rappelle le caractère éphémère de la vie et conclut cette rétrospective.

REGARDS SUR FÉLIX-ANTOINE SAVARD du Centre d’archives régional de Charlevoix
Le Centre d’archives régional de Charlevoix (CARC) présente l’exposition Regards sur Félix-Antoine Savard. Cet événement fait suite à l’acquisition d’un important fonds d’archives, remis au CARC par le pianiste de renom Gilles Tremblay en 2016.

L’exposition met en évidence les multiples facettes de la vie de Monseigneur Savard. Chacune des sections nous offre un regard différent sur l’homme.

Félix-Antoine Savard… prêtre et fondateur de la paroisse de Clermont
C’est lorsqu’il est vicaire à La Malbaie que l’abbé Savard entreprend la fondation d’une nouvelle paroisse tout au fond de la vallée de la rivière Malbaie, dans un secteur appelé La Chute.

Félix-Antoine Savard… colonisateur
En marge de sa tâche comme pasteur de Clermont, il organise dans Charlevoix un mouvement de colonisation vers l’Abitibi. Entre 1934 et 1938, il fonde les paroisses de Beaucanton et de Villebois.

Félix-Antoine Savard… enseignant et co-fondateur des Archives de folklore de l’Université Laval
En 1944, Luc Lacourcière, Marius Barbeau et Félix-Antoine Savard fondent les Archives de Folklore de l’Université Laval. L’abbé Savard quitte alors sa paroisse pour enseigner à l’Université et continuer plus largement ses recherches sur le folklore.

Félix-Antoine Savard… écrivain et poète
Menaud, maitre-draveur, œuvre phare de la littérature québécoise, voit le jour en 1937. Premier roman de l’auteur, il sera succédé par plusieurs autres publications qui connaitront généralement un grand succès.

Félix-Antoine Savard… entrepreneur
Il fonde en 1963 la Papeterie Saint-Gilles avec son ami Mark Donohue, autrefois maire de Clermont. Avec Georges Audet comme artisan, la Papeterie ouvre ses portes en 1964 dans la petite école de rang de Saint-Joseph-de-la-Rive.

La grande partie des documents d’archives présentés dans l’exposition Regards sur Félix-Antoine Savard sont inédits. Recueillis dans sa maison de Les Éboulements en 2016, les documents y reposaient depuis le décès de Félix-Antoine Savard en 1982.

Parmi les pièces majeures présentées dans l’exposition, nous retrouvons des manuscrits de Menaud, maitre-draveur, L’Abatis et La Minuit, des correspondances de l’abbé Savard avec ses colons de l’Abitibi, sa chapelle itinérante ainsi qu’une série de lettres de Marius Barbeau et Luc Lacourcière.
EXPOSITION HOMMAGE AUX GAGNANTS 2019 DU PRIX DU PATRIMOINE / PORTEUR DE TRADITIONS

 Diane Dufour

Elle fait partie des quelques rares propriétaires d’une érablière familiale. En effet, les érablières qui demeurent de nos jours sont plutôt inhabituelles dans Charlevoix et, particulièrement dans l’est du territoire.

C’est donc dire que les pratiques traditionnelles en lien avec ces érablières se perdent de plus en plus.
Heureusement, notre lauréate est là pour les préserver.

Ayant appris la pratique traditionnelle de l’acériculture de son père et après l’avoir transmise à ses enfants, elle œuvre maintenant à transmettre son savoir auprès de ses petits-enfants :
• La récolte de l’eau d’érable en raquettes;
• Les entailles, les chalumeaux et les chaudières;
• La transformation de l’eau en sirop.
Tous ces savoir-faire et les histoires qui y sont liées se maintiendront grâce à cette nouvelle génération. C’est pourquoi Les prix du Patrimoine ont remis Le prix de la catégorie «Porteur de tradition » à Madame Diane Dufour.

 Pierre Dufour

C’est grâce à Gaston à Arthur à Noël si ce lauréat possède un savoir précieux et c’est grâce à ce dernier si le jeune Éloi hérite de ce fabuleux patrimoine.
l se souvient des histoires et des légendes marsouines. Il les chante. Il les joue tout en musique. Passionné de chant et de musique folklorique, il compose aussi des textes qui racontent son île et son pays.
À l’origine du Festival folklore Isle-aux-Coudres, il contribue à garder bien vivant un folklore permettant d’établir un pont entre les générations, un dialogue entres jeunes et moins jeunes.
Son fils Éloi assure la relève en interprétant lui aussi divers chants folkloriques enseignés pas son père.
Les Yves Lambert de ce monde et même les Charbonniers de l’enfer ont toujours cette même hâte de revoir celui que l’on surnomme affectueusement POPO, sur L’Isle-aux-Coudres, pour entendre ses histoires et ses chants.
Ainsi, pour son dévouement à préserver un folklore bien distinctif, Les prix du Patrimoine ont remis le prix de la catégorie « Porteur de tradition » à : Pierre Dufour pour la pratique du chant et de la musique folkloriques

LES EXPOSITIONS PERMANENTES
ESPACE BAIE-SAINT-PAUL EXPO EXPÉRIENCE

La première exposition permanente sur l’histoire, le patrimoine et le dynamisme culturel de Baie-Saint-Paul et des villages environnants. Véritable lieu de découverte au cœur du centre-ville, Espace Baie-Saint-Paul vous convie à une visite du « paradis des artistes ». Le concept technologique vous permet de choisir les thèmes ou attraits que vous désirez explorer dans la salle interactive ou sur le terrain à l’aide de l’application mobile Parcourir Charlevoix culture et nature à télécharger gratuitement sur Apple Store ou Google play.

STUDIO TRAD, LES TEXTILES CHARLEVOISIENS

Dans cet espace qui rend hommage aux techniques textiles traditionnelles, quatre d’entre elles vous sont présentées. Les visiteurs de tous âges peuvent expérimenter celles-ci et découvrir les secrets de cet art fascinant et toujours actuel.

Veuillez noter que les expositions se poursuivent jusqu’au 15 septembre. Les heures d’ouverture du Carrefour lors de cette période sont du mardi au dimanche de 10 h à 17 h. Le Carrefour sera également ouvert les lundis fériés ainsi que les lundis du mois d’août ainsi que le lundi de la Fête du travail.

Crédits :
Marco Pilotto, Accrocheur, 18 ‘’ x 36’’, Acrylique sur toile
Dominique Rossetti, Auto-Portrait «en vanité», Bronze, 2017
Centre d’archives régional de Charlevoix, photo de Félix-Antoine Savard
Madame Diane Dufour et Monsieur Pierre Dufour, lauréats des prix du Patrimoine
Espace Baie-Saint-Paul, François Rivard
Studio TRAD, Ville Baie-Saint-Paul

Pour information : www.baiesaintpaul.com/culture ou 418-435-2540

 

 

 

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