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Sous la loupe #16

Par Pierre Rochette  •  11 Avr 2018 à 00:04  •   •   710 VISIONNEMENTS

Un peu plus de mystère, cette semaine, quant au sujet de la chronique… Mais que peuvent bien être ces boules et ces orifices symétriques?

Ce que vous voyez est un agrandissement de la carapace d’un oursin vert, tel qu’on en retrouve dans le Fleuve St-Laurent entre autres.

Vous pouvez parfois trouver une telle coquille (qu’on appelle aussi « test ») en vous promenant sur la plage. Lorsqu’un oursin meurt, les épines qui recouvrent son corps tombent, exposant ainsi la coquille de calcaire.

Chez l’oursin, ces épines sont mobiles et s’articulent sur de petites excroissances sphériques (visibles sur la photo 1), de la même manière qu’une articulation à bille.

À ce grossissement, on peut également distinguer des cristaux de carbonate de calcium, matière dont la carapace est constituée.

Quant aux orifices visibles, ce sont les points de sortie d’un système particulier aux Échinodermes, le groupe dont font partie oursins et étoiles de mer.

Les Échinodermes sont des animaux invertébrés qui vivent en milieu marin. Ils sont caractérisés par une symétrie corporelle radiaire, c’est-à-dire que leur corps rayonne de manière symétrique à partir de leur point central.

À cette particularité s’ajoute la présence d’un système ambulacraire, constitué d’un ensemble de conduits dans laquelle l’eau de mer circule. Ce système contribue à la fois à l’oxygénation de l’organisme et à sa mobilité.

En effet, une pression relativement élevée y est maintenue, ce qui permet d’utiliser le liquide pour déplacer des structures, comme dans le système hydraulique de la machinerie lourde.

Des projections de ce système, appelées pieds ambulacraires, permettent ainsi aux Échinodermes de se déplacer grâce à cette pression. Chez l’Étoile de mer, ces pieds sont concentrés sur la face inférieure; ils se terminent par une ventouse, ce qui permet à l’animal d’adhérer fermement à son substrat ou à une proie qu’il aurait capturé.

Le groupe des Échinodermes comprend aussi les organismes appelés « dollars de sable » (photo 3), qui ressemblent à des oursins aplatis. Ces animaux possèdent également des épines et des pieds ambulacraires, mais sous une forme très réduite.

Ils se cachent le plus souvent dans le sable pour éviter les prédateurs et pour y trouver leur nourriture, de petites particules qu’ils filtrent à partir des sédiments.

Comme tous les animaux possédant une coquille de calcaire, les Échinodermes sont menacés par les changements climatiques.

En particulier, l’acidification de l’eau de mer rend la formation de leur carapace plus difficile, les rendant plus fragiles et vulnérables aux prédateurs.

 

-Notes techniques : la photo principale est en fait le résultat de l’assemblage de 51 photos individuelles, grâce à la technique de « focus stack » (voir description dans la chronique #1).

Spécifications des clichés :

  • Pris avec un appareil Canon T5i et une lentille super-macro Canon 1-5x 65mm
  • Ajustements : f/3.2, 1/50 sec., ISO 100

Photos et textes : Geneviève Laurin

Enseignante de biologie

Centre d’Études Collégiales en Charlevoix

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