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Sous la loupe #19

Par Pierre Rochette  •  8 Mai 2018 à 00:00  •   •   338 VISIONNEMENTS

Hmmm… Des taches brunes sur les feuilles d’une fougère… Est-elle malade? S’agit-il d’un parasite?

Ces structures sont particulières aux fougères et se nomment des sores. Les cellules reproductrices des fougères y sont produites et celles-ci sont appelées spores (pas facile de s’y retrouver, n’est-ce pas?).

En effet, comme les autres plantes dites « inférieures », les fougères ne font pas de fleurs, mais pratiquent tout de même de la reproduction sexuée.

Le cycle reproducteur des fougères est assez particulier et difficile à observer. D’abord, leurs spores sont produites par des structures peu visibles, se trouvant souvent sur la face inférieure des feuilles (photo 2).

Les structures visibles à l’œil nu, les sores, sont constitués d’un grand nombre de plus petites structures appelées sporanges.

Un sporange est formé d’une tige et d’une « tête » enflée, contenant les cellules reproductrices, les spores. Ces cellules arrivent typiquement à maturité à la fin de l’été ou à l’automne. Lorsqu’elles sont prêtes à être libérées, l’anneau de cellules entourant la tête du sporange se rompt subitement et les spores sont projetées dans l’air.

Comme elles sont très petites et légères (vous pouvez en voir quelques-unes près du sore de la photo 2), ces cellules sont portées par les courants d’air, souvent à plusieurs dizaines de mètres de distance.

Sur cette photo, prise à la loupe binoculaire avec un grossissement de 20x, vous pouvez voir ce qu’il reste des sporanges après l’éjection des spores.

On distingue bien l’anneau, ressemblant à une colonne vertébrale, ainsi que les cellules plus minces qui formaient les parois de la tête du sporange.

Quant aux spores, si elles trouvent des conditions favorables là où le vent les porte, elles germeront et produiront une structure appelée gamétophyte, qui produira à son tour des gamètes mâles et femelles pour la fécondation.

Les spores ne sont donc pas vraiment équivalentes au pollen des plantes supérieures (photo 4, représentant le pollen de différentes espèces). Produit par les organes reproducteurs mâles (les étamines) des plantes à fleurs, le pollen correspond en fait au gamétophyte mâle.

Chaque grain de pollen contient deux spermatozoïdes, qui sont ainsi transportés sur de grandes distances grâce à cette enveloppe protectrice.

Lorsque le pollen se dépose sur les parties femelles (le pistil) d’une fleur de la même espèce, il produira un tube pollinique qui permettra aux spermatozoïdes de féconder la cellule reproductrice femelle.

Les tissus environnants se modifieront ensuite, produisant la graine et le fruit de la plante.

Note sur la photo 4 : si vous êtes allergique au pollen, vous trouvez peut-être les deux plus gros spécimens un peu effrayants. Il s’agit en fait de pollen d’hibiscus, relativement inoffensif.

Ces grains de pollen sont en effet trop gros pour être efficacement transportés dans l’air, et donc, être inhalés. Par contre, les plus petites boules vertes au bas de la photo montrent du pollen d’herbe à poux, beaucoup plus redoutable pour les personnes affligées d’allergies respiratoires…

Notes techniques:

la photo principale est en fait le résultat de l’assemblage de 5 photos individuelles, grâce à la technique de « focus stack » (voir description dans la chronique #1).

Les autres images ont aussi été produites à l’aide de cette technique, en combinant jusqu’à 37 photos (pour le pollen) afin d’obtenir le résultat final.

Spécifications des clichés (photo 1):

  • Pris avec un appareil Canon T5i et une lentille super-macro Canon 1-5x 65mm
  • Ajustements : f/7.1, 1/30 sec., ISO 800

Photos et textes : Geneviève Laurin

Enseignante de biologie

Centre d’Études Collégiales en Charlevoix

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