(Photo 1)
Elles sont belles, appétissantes, juteuses et… oranges! Mais qu’est-ce qui donne aux oranges et aux autres agrumes leur texture si particulière? Vous trouverez la réponse dans cette chronique!
Au sens botanique, les agrumes sont considérés comme des baies, c’est-à-dire des fruits charnus contenant plusieurs graines (pépins), mais pas de noyau en tant que tel.
Comme tous les autres types de fruits, les baies sont formées à partir des structures de la fleur qui les précède sur la plante (photo 2).
L’enveloppe externe, le zeste, est l’équivalent botanique de la peau des prunes et autres fruits charnus; il provient de la partie extérieure du pistil (tige centrale) de la fleur.
Les subdivisions de ce pistil, les carpelles, deviennent les cloisons des « quartiers » d’orange, typiquement au nombre d’une dizaine.
Bien que le zeste soit utilisé pour divers usages (cuisine, spiritueux, etc.), la partie de l’orange que nous consommons habituellement est unique aux agrumes.
Il s’agit de vésicules à jus (photo 3), des structures de petite taille et elles-mêmes formées de plusieurs cellules.
Ces vésicules sont délimitées par une couche d’épiderme et adhèrent ensemble grâce à une mince couche de cire végétale, du même type que celle naturellement présente à la surface des agrumes et autres fruits.
À l’intérieur de chaque vésicule, on trouve un grand nombre de cellules à parois très minces, qui contiennent le jus.
Chaque vésicule est reliée à la cloison de son quartier par une mince tige, visible sur la photo ci-dessus, qui lui permet de recevoir de l’eau et des nutriments de la plante-mère.
Curieusement, les vésicules sont en fait considérées par les botanistes comme des « poils succulents » (= remplis de liquide).
Ainsi, lorsqu’on mange une orange, ce sont donc ses poils que l’on savoure…
Notes techniques : la photo principale est en fait le résultat de l’assemblage de 31 photos individuelles, grâce à la technique de « focus stack » (voir description dans la chronique #1).
Spécifications des clichés :
- Pris avec un appareil Canon EOS 6D une lentille super-macro Canon MP-E 65mm 1-5x
- Facteur de grossissement : 2x (photo recadrée après traitement)
- Ajustements : f/11, 0.6 sec., ISO 400
Photos et textes : Geneviève Laurin
Enseignante de biologie
Centre d’Études Collégiales en Charlevoix
