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Sur les traces de notre père : Philippe Bélanger

Par Pierre Rochette  •  12 Mar 2019 à 00:08  •   •   1207 VISIONNEMENTS
Sur la photo à la Une:  Lyne Bélanger raconte une portion de l’histoire familiale…..

Une famille générationnelle qui se démarque…

La famille Bélanger au grand complet: Marc, Philippe, André, Rosalie et Lyne….

*Lyne Bélanger nous raconte une partie de son histoire :

En 1940, un artiste est né dans le rang de St-Placide Nord, un village miniature tout près de Baie St-Paul. Nul n’aurait pu se douter d’un tel cheminement dans une famille modeste.

L’oreille musicale de mon père Philippe se réveilla grâce à la soirée canadienne qui se diffusait à la radio de l’époque sur les ondes de CHGB par l’animateur Maurice Lévesque toutes les fins de semaine à la maison familiale. On y écoutait des chansons de Paul Brunelle, Marcel Martel, Edouard Castonguay, etc…

Vers l’âge de 16 à 17 ans, l’idée lui est venu de vouloir s’acheter une guitare et son frère Raymond un harmonica. Son père leur suggéra donc d’aller couper des arbres sur la « butte » en arrière de la maison avec son frère Raymond pour leur permette de gagner assez de sou pour faire l’acquisition prochaine de leurs instruments de musique.

Il s’est donné corps et âme afin d’obtenir son premier objectif. Le beau jour fut venu de commander sa première guitare dans le célèbre catalogue de l’époque « Dupuis et frères » Le bonheur régnait davantage dans la maison en écoutant papa pratiquer des notes sur sa fraîche guitare. Il accompagnait les vedettes de la soirée canadienne à la radio pour y parvenir. C’est à ce moment que tout a débuté.

Philippe en compagnie de son frère Roger….

Il commença à se déplacer avec sa guitare chez des voisins pour égayer des soirées par l’accompagnement de paysans qui voulaient se prêter à chanter des chansons traditionnelles comme les chansons à répondre qui étaient bien populaires.

Il accompagnait ceux qui jouaient soit de l’harmonica, de l’accordéon et du violon. Il est venu le moment de jouer dans d’autres villages de Charlevoix pour semer du bonheur de faire passer de beaux moments de divertissement ailleurs.

Les veillées chez Adrien Bolduc du rang St-Jérôme de St-Urbain sont devenues très en vogue.

Demeurer dans son patelin ne lui suffisait plus… Le petit guitariste charlevoisien désirait créer une aussi belle ambiance dans d’autres régions du Québec.

Une véritable idée de grandeur lui traversa l’esprit.  Il désirait maintenant fonder son propre orchestre sachant très bien que le folklore était très imprégné dans les valeurs des québécois.

Papa jouait de la musique déjà avec son frère Raymond. Il aimait accompagner son frère à l’harmonica et surtout semer des climats chaleureux dans la maison par la musique.

Papa a connu la femme de sa vie en l’accompagnant en chanson. Il a tombé sous le charme de sa belle voix, un véritable coup de foudre pour sa belle et jeune Rosalie. Ils se sont mariés en 1968.

Son frère Jean-Paul grandissant voulait suivre ses traces…  Les veillées chez Adrien Bolduc de St-Urbain lui ont permis de connaître d’autres excellents musiciens du compté.

La belle époque de l’Ensemble folklorique de Baie-Saint-Paul, composé de François-Xavier Lavoie, Jean-Marie Lavoie, Jean-Paul Bélanger et Philippe Bélanger….

Il adorait accompagner le violoniste François-Xavier Tremblay de St-Urbain celui étant reconnu aussi pour son grand talent de moucheur à la pêche au saumon dans les fosses du rang St-Jean-Baptiste.

Il a connu aussi un accordéoniste de Baie St-Paul Paul-Henri Lavoie. Mon père a toujours eu un penchant pour l’accordéon, c’était toujours agréable pour lui d’entendre et d’accompagner le répertoire musical assez large de Paul-Henri.

Il finit par proposer à ses amis musiciens de s’unir ensemble pour jouer des reels. C’est ainsi qu’on débuta les nombreuses pratiques de musique chez-nous et dans les résidences des musiciens.

Je me rappelle tellement de m’avoir endormi à la maison sur des airs folkloriques qu’on y pratiquait.

La hauteur du son dans la chaumière n’a jamais ébranlé mon sommeil, mon amour pour le folklore s’est réveillé assez tôt.

Tout comme à l’époque de papa, on écoutait aussi la musique country française à la radio toutes les fins de semaine. D’ailleurs, je continue cette belle tradition encore aujourd’hui en 2019.

L’Ensemble folklorique de Baie St-Paul fut né. Mon père ne fournissant plus à répondre seul aux propositions de contrats, il décida de nommer son frère Jean-Paul comme gérant d’orchestre.

Mon père a toujours dit à ses musiciens : « Les petits gars, on va aller loin ».  Et ils y sont parvenu. Ils ont joué sur un 33 tours de folklore et ils ont réalisé deux albums.  Ils ont même traversé la frontière pour aller jouer aux État-Unis.

 

Le jeune Philippe en compagnie de ses tantes Bernadette et Joséphine….

Dans les années 70, ce fut le moment pour lui de fonder sa famille tout comme ses collègues de l’orchestre. Pour cette raison, ils ont dû réduire la cadence.

Sa première fille Marlène a vu le jour en 1972. Ce fut mon tour en 1974. Mon premier frère nommé André est arrivé en 1979 et le petit dernier Marc est né en 1983.

Ce fut l’année ou maman a offert un accordéon à papa. Comme il fut heureux de ce cadeau. Tout comme avec sa guitare, il se mit à pratiquer des reels de Gérard Lajoie, son accordéoniste préféré. Que d’harmonie dans la maison.

Avec le temps, l’orchestre se déforma peu à peu en raison des obligations familiales et de leur emploi respectif. Papa a œuvré pendant 35 ans comme aide-cuisinier chez les Petites Franciscaines de Marie.

Papa a toujours continué à jouer de la guitare, il était engagé dans divers organismes, dans des foyers, à l’hôpital, pour les Petites franciscaines de Marie, pour des municipalités, des mariages, des fêtes familiales etc…

Il a beaucoup accompagné Isidore Lavoie, un accordéoniste de St-Hilarion.

Et voilà, je suis rendue à vous expliquer ce qui est spécial dans notre famille. Bien des familles ont poursuivi des carrières par la poursuite d’entreprises crées par la génération. J’ai bien dit le mot « GÉNÉRATION»

Les valeurs léguées de notre famille sont nos plus belles richesses

Je suis devenue autonome très jeune, j’ai gardé mes petits frères maintes fois pendant que mes parents se rendaient à des soirées d’engagement musical.

Lyne et son papa partageaient la même passion: la chasse à l’orignal….

Plus jeune, c’est en gardant chez mon grand-père maternel que j’ai connu l’amour pour la faune.

Mon père était un excellent pêcheur de truite, il adorait aller chasser l’orignal avec maman pendant que nous, nous devions aller à l’école.  Ma mère, mes frères et mes enfants adorent la pêche aussi.

Vers 1994, pendant que j’allais au cégep Limoilou de Québec, mon frère s’est mis à emprunter la guitare de papa pendant que celui-ci était partie à la chasse.

Tout comme papa, il s’est mis à jouer à l’oreille. Avec le temps, il réussit à accompagner de tout à la guitare tout en chantant ses mélodies, je n’en croyais pas mes oreilles, étonnée et très heureuse d’obtenir un autre musicien dans notre famille.

Pendant ce temps- là, j’étais dans ma jeunesse avec un amant de la nature tout comme moi. Mes connaissances en la matière se sont alors élargies.

J’ai développé le goût pour la chasse et la pêche tout comme mon père.  Ce n’était pas suffisant, je me suis mise à aimer le trappage également. Nous avons eu la chance de faire des voyages de pêche toute la famille ensemble. Des souvenirs inoubliables.

Vers 1996,  Et voilà que mon petit frère découvre à son tour sa passion pour la musique. Mes parents lui offre une batterie à son anniversaire. Ayoye !

Pour nos oreilles et notre patience à la maison ! Surtout pour nos parents. Mon père ne s’est jamais plaint du bruit incessant, il a toujours dit : « Pour apprendre, il faut pratiquer » Mon frère a changé d’instrument plus tard pour la guitare électrique.

André et son papa jouant de la guitare ensemble….

Il se met à jouer lui aussi à l’oreille comme André et papa. Marc était attiré par la musique grunge métal, papa a toujours respecté son choix et l’a toujours appuyé dans sa passion.

À son tour, Marc s’est mis à rêver de bâtir son propre groupe de musique tout comme papa. Nirvana, Megadeth et Metalica avait une bonne influence sur lui. Avec sa détermination, il y parvient… Metalord est né à son tour.

Un quatuor de musiciens fut créé comme celui de papa dans son temps. Metalord a participé à plusieurs concours dans la région de Québec.

Au cours des années Metalord s’est forgé une réputation de taille par ses nombreux concerts et spectacles. Marc et son groupe enregistre actuellement leur deuxième album comme ce fut le cas de mon père à l’époque. D’ailleurs sur le nouvel album, mon petit frère a composé une chanson pour rendre hommage à papa.

En 2015, Marc a voulu apprendre à accompagner mon père avec la guitare sèche sur ses airs d’accordéon. Il réussit à son tour, c’est très différent du métal le folklore mais mon petit frère a un penchant aussi pour cette musique traditionnelle.

Malheureusement, il ne peut plus l’accompagner mais il a la chance d’accompagner un frère à papa, mon oncle Roger à ses heures.

Philippe Bélanger et Rémi Gagnon à l’occasion de la fête de Noël à l’école primaire Marie-Reine de Saint-Hilarion….

Papa a joué sur une scène sur le Mont Royal avec un public de plus de 200 000 personnes en 1976. En 2017, c’est le tour de mon petit frère au festival d’été de Québec.

Il a joué la première partie de Metallica avec une foule de plus de 120 000 personnes. Le rêve de sa vie.

En février 2016, je fais ma percée au grand public à mon tour. Mon rêve d’écrire sur la faune s’est réalisé en passant dans la revue Sentier Chasse Pêche.

J’ai eu la chance de montrer la revue à mon père à l’hôpital, le cœur très serré, déchiré de joie et de grande tristesse à la fois. Notre père nous a quittés, un deuil tout-à-fait insupportable pour notre famille.

On voulait tellement démontrer nos belles réalisations à notre père qui nous a tant légué. L’amour du public, la liberté d’expression, l’ambition de se dépasser, la concrétisation de nos rêves, le côté artistique, la passion pour la faune, l’union de la famille.

Mon petit frère s’exprime sur des notes et ensemble nous composons sur des mots. L’art de l’écriture nous procure en autre un baume sur l’absence lourde de notre gérant d’artiste, notre Père. Mais on sent qu’il est toujours présent dans la poursuite de nos réalisations.

Notre père nous a mis au monde, par ses gènes il nous a fait sortir de l’ombre. Cet égard au niveau public bien… Vraiment, il le mérite ! Et c’est pour moi une nécessité!

Un merci spécial à Pierre Rochette qui m’a permis de réaliser cet article spécial pour exprimer haut et fort comme sur le sommet d’une montagne toute ma gratitude envers celui qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui… Lyne Bélanger…

Lyne en compagnie des membres du groupe rock Metalord….son frère Marc est placé à sa gauche…

 

Metalord lors de sa prestation au Festival de Québec sur les plaines d’Abraham….

Une image pleine de tendresse….

 

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